Certains pays de l'Afrique du Nord ont de grandes difficultés économiques et sollicitent de l'aide étrangère. L'Union européenne, l'un des grands partenaires de la région, est venue à la rescousse de la Tunisie en décembre 2023 et vient de signer un accord avec l'Égypte qui traverse une crise économique aiguë.
À la fin de l'année 2023, la Tunisie était dans une situation critique. Elle avait un besoin pressant de liquidités pour financer l’achat de produits subventionnés, tels que le lait, la farine, le riz ou l’huile ménagère. L’Union européenne (UE) est donc venue à la rescousse de ce pays en lui octroyant une aide financière de 150 millions d’euros.
Ce financement visait à « appuyer les efforts » de la Tunisie « pour favoriser la relance de l’économie à travers l’amélioration de la gestion des finances publiques et du climat des affaires et investissements », avait affirmé les deux parties. Toutefois, il faut dire que cette aide a été « conditionnée » par un important volet de lutte contre l’immigration irrégulière.
En ce mois de mars, c'est autour de l'Égypte de bénéficier de l'appui de l'Union européenne. En effet, cette institution a signé, le 17 mars 2024, un accord de partenariat pour 7,4 milliards d’euros avec l’Égypte. L'accord a été signé au Caire entre le président égyptien, Abdel Fattah Al Sissi, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, aux côtés de cinq chefs d’État et de gouvernements européens.
La lutte contre l'immigration clandestine est au centre de l'accord entre l'UE et l'Égypte
Cet accord comprend « cinq milliards d’euros de prêts dont un milliard versé avant fin 2024, 1,8 milliard d’investissements, 400 millions d’aides pour des projets bilatéraux et 200 millions d’aides pour des programmes portant sur les questions de migration », selon un haut responsable de la Commission européenne.
Il faut dire que l'aide s’étalera jusqu’à fin 2027. Elle est considérée comme une bouffée d’air pour l’Égypte, qui traverse actuellement la pire crise économique de son histoire. Il faut également souligner que la lutte contre l'immigration clandestine est l'une des conditions de l'Union européenne pour octroyer ce genre d'aide.
En effet, le volet migratoire de l’accord est du même type que celui signé en juillet avec la Tunisie. Les Européens attendent des pays d’origine ou de transit des migrants qu’ils stoppent les départs et qu’ils réadmettent leurs ressortissants en situation irrégulière dans l’UE.