Le secteur de l’informel représente une grande partie de l’économie en Algérie. Cette économie au noir emploie un nombre très important de travailleurs. Elle échappe à tout impôt. En effet, des dizaines de milliers de travailleurs au noir exercent dans le commerce, l’agriculture et la spéculation immobilière, tout en privant le pays d’une bonne partie des revenus fiscaux.
Les conséquences de ce secteur sur l’économie nationale et d’une grande gravité. Les impôts, non pétroliers, axés surtout sur la consommation, ne sont pas perçus par l’État et représentent un grand manque à gagner. En 2023, près de 5 000 entreprises ont été épinglées et répertoriées par la CACOBATPH (Caisse nationale des congés payés et du chômage intempéries des Secteurs du Bâtiment, des Travaux Publics et de l’Hydraulique), comme étant des employeurs en noir de quelque 90 000 travailleurs sur les chantiers du secteur du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique.
Ce chiffre a été révélé par le directeur général de la CACOBATPH, Chekakri Abdemadjid, lors de son passage ce lundi 11 mars à l’émission L’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio nationale. Le responsable a ajouté que les sommes des redressements infligés à ces entreprises ont été de l’ordre de 4 milliards de dinars qui englobe aussi bien le travail en noir que les sous-déclarations des salaires.
Le nombre de travailleurs au noir en net augmentation
Les travailleurs au noir représentent une bonne partie de la main d’œuvre en Algérie. Le chiffre ne fait qu’augmenter d’année en année. Le nombre des travailleurs en noir dévoilé est passé, en effet, en l’espace d’une année, de 50 000 à 90 000 employés.
Cette progression est expliquée par Chekakri Abdemadjid par la multiplication des opérations de contrôle par les services de la CACOBATPH dont le nombre est de 101 contrôleurs. Il a ajouté que l’année 2023 a vu 32 000 sorties permettant le contrôle de près de 400 000 travailleurs.
Il faut dire que les statistiques dans ce domaine sont difficiles à réaliser. Les chiffres communiqués par cet organisme ne reflètent pas la réalité, étant donné que les contrôles sont quasi inexistants dans certains secteurs, tels que l’agriculture qui emploie des saisonniers, ainsi que dans le bâtiment sur certaines zones éloignées des centres urbains.