Le secteur du transport en Algérie est au cœur d’une réforme majeure visant à améliorer la sécurité et la qualité des services. Cette réforme fait suite à des préoccupations croissantes concernant les bus vétustes, dont la circulation représente un danger pour les passagers.
Abdelmadjid Tebboune, a ordonné le retrait progressif des bus de plus de 30 ans, à commencer par une première phase prévue dans un délai de six mois. Une seconde phase concernera les bus de plus de 20 ans, dans le but de renouveler un parc de transport vieillissant.
Cette décision fait suite à un tragique accident survenu à Alger, où un bus, bondé de voyageurs, a chuté dans l’Oued El Harrach, causant la mort de 18 personnes et blessant 24 autres. Ce drame a été un signal d’alarme pour les autorités, qui ont immédiatement pris des mesures pour garantir la sécurité des usagers du transport public.
Des décisions dans le secteur du transport après le drame de Oued El Harrach
Samedi 16 août, au lendemain de cet incident, Tebboune a annoncé un programme ambitieux pour retirer définitivement les bus âgés de plus de 30 ans de la circulation, avec un délai de six mois pour leur remplacement.
Le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a organisé une réunion le 17 août pour discuter des modalités concrètes de cette mesure. En présence de nombreux responsables du secteur, la réunion a permis de poser les bases d’un plan d’action en plusieurs étapes. La première phase de cette opération concernera le retrait des bus de plus de 30 ans, avec l’objectif de garantir leur remplacement rapide. La deuxième phase, à venir dans un délai plus long, portera sur les bus de plus de 20 ans.
Le ministre Sayoud a rappelé que la vétusté du parc de bus national représente un défi majeur : « Le renouvellement du parc de bus est un projet en cours sur lequel travaille le gouvernement depuis longtemps. Il y a plus de 84.000 bus qui doivent être renouvelés, et cette opération de renouvellement se fera par étapes. » Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large visant à moderniser le secteur du transport public et à répondre aux attentes croissantes des citoyens en matière de sécurité et de confort.
Une transition soutenue par des incitations et un contrôle rigoureux
L’une des mesures clés pour garantir le succès de ce programme est l’accompagnement des transporteurs. Le gouvernement a mis en place un dispositif d’incitations fiscales et douanières pour encourager l’acquisition de nouveaux bus ou de véhicules de moins de cinq ans. De plus, le ministre a souligné l’importance de promouvoir la fabrication locale de bus pour soutenir l’économie nationale tout en répondant aux besoins du secteur.
Sur le plan opérationnel, le ministère des Transports a décidé de renforcer les contrôles sur l’état des bus circulant dans le pays. Des commissions mixtes seront créées au niveau des wilayas pour inspecter les véhicules et vérifier leur conformité aux normes de sécurité. Seuls les bus validés après inspection pourront continuer à circuler. Le gouvernement a également annoncé la mise en place d’un groupe de travail conjoint avec les transporteurs afin de suivre les dossiers réglementaires et les préoccupations du secteur. Un numéro vert sera mis en place dans chaque direction des transports des wilayas pour signaler toute infraction ou irrégularité.
Les syndicats de transport ont salué cette démarche, tout en soulevant plusieurs préoccupations, notamment la nécessité de réviser les tarifs de transport, de mieux organiser le recrutement des conducteurs, et d’instaurer des tests de dépistage de drogues pour les chauffeurs. En réponse, le ministre a insisté sur l’importance de travailler ensemble, en collaboration avec les partenaires sociaux, pour garantir la réussite de cette réforme. Il a également souligné que les intérêts des citoyens doivent toujours primer dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques.
La réaffirmation de la volonté du gouvernement de mener à bien cette réforme a été faite lors de la réunion, le ministre des Transports insistant sur le fait que « le ministère des Transports, en pleine coordination avec les partenaires sociaux, est déterminé à appliquer les instructions du président de la République avec rigueur et efficacité ». Cette réforme vise à renouveler le parc de bus pour garantir un transport public sûr, moderne et adapté aux besoins des citoyens.








