Dans un contexte économique où les paiements en espèces dominent encore largement, le gouvernement algérien met en place une nouvelle stratégie de transformation numérique pour encourager l’utilisation des paiements électroniques.
L’un des objectifs majeurs de cette stratégie est d’éliminer le paiement en cash pour les transactions dépassant 500 000 dinars. Cela fait partie d’un plan ambitieux visant à moderniser l’infrastructure bancaire et monétique du pays.
Les autorités algériennes cherchent ainsi à résoudre un problème persistant dans l’économie : l’utilisation excessive de liquidités, notamment dans des secteurs comme l’immobilier où les transactions dépassant cette somme sont souvent réglées en espèces. Cette situation génère des risques importants, tels que la fraude fiscale et les circuits économiques parallèles. Bien que la numérisation des paiements ait progressé ces dernières années, grâce au développement de l’infrastructure monétique et du commerce en ligne, les paiements électroniques restent encore marginaux par rapport à l’usage du cash.
Un objectif de modernisation et de transformation numérique du système de paiement
La numérisation des paiements en Algérie est une nécessité pour contrer les problèmes liés à l’utilisation excessive de cash dans l’économie. « Éliminer le paiement en cash des transactions dépassant les 500 000 dinars » est une des mesures phares de cette nouvelle stratégie dévoilée par le Haut-commissariat à la Numérisation. L’objectif est de promouvoir les paiements électroniques tout en renforçant l’inclusion financière. Le pays est encore très en retard par rapport à d’autres économies de taille similaire, où les paiements électroniques sont plus développés.
Le gouvernement algérien souhaite réduire l’usage de l’argent liquide, notamment dans le secteur immobilier où les transactions dépassant cette somme peuvent souvent se faire en espèces. Des mesures législatives, telles que celles introduites par la loi de finances de 2025, interdisent désormais le paiement en liquide pour les transactions immobilières passées devant notaire. Cela vise à encadrer et moderniser les transactions commerciales et financières, tout en réduisant les risques de fraude et d’évasion fiscale.
Cependant, la réussite de cette transformation numérique repose sur un aspect clé : l’amélioration de l’infrastructure bancaire et monétique nationale. À l’heure actuelle, la bancarisation en Algérie reste insuffisante, avec une faible proportion de la population ayant accès aux services financiers traditionnels. Un des axes de cette réforme est de développer l’usage des Terminaux de paiement électronique (TPE), qui sont encore peu répandus dans les commerces de proximité.
Le nombre actuel de TPE en Algérie, soit environ 75 550 en mars 2025, est insuffisant pour permettre une transition efficace vers un système où les paiements électroniques dominent. Le gouvernement devra donc accélérer leur déploiement et s’assurer que les commerçants disposent des équipements nécessaires pour accepter les paiements par carte.
Pour réussir ce défi, il est indispensable que la population ait accès à des moyens de paiement numériques fiables et sécurisés. Cela passera par l’amélioration des services bancaires en ligne, la simplification des démarches d’ouverture de compte et l’incitation à utiliser les technologies mobiles pour les paiements quotidiens.








