Taux de change : ces mesures qui devront étouffer le marché noir des devises

Le marché noir des devises en Algérie est la véritable bourse de change en l'absence des bureaux de change officiels. Le taux de change des devises fluctue ces derniers jours d'une manière inédite.  Les devises étrangères ont battu plusieurs records avant d'entamer une courbe relativement baissière. Ce marché qui représente un fardeau pour l'économie algérienne continue d'imposer sa loi. Toutefois, plusieurs mesures mises en place, et d'autres qui devront se concrétiser prochainement, devront étouffer ce marché et impacter considérablement la demande.

Ce mercredi 9 octobre, la monnaie unique européenne s'est relativement éloignée des records qu'elle avait battus depuis quelques jours. L'euro connait un relatif recul sur les principales places de change au noir, notamment au Square Port-Saïd, le marché le plus connu du pays. L'euro s’échange exactement à 250 dinars à l'achat et à 254 dinars à la vente. Un recul important en sachant que l'euro avait même atteint les 260 dinars ces derniers jours.

Le dollar américain, de son côté, se maintient à un niveau élevé. Il s'échange à 224 dinars à l’achat et à 227 dinars à la vente ce mercredi. Quant au dollar canadien, prisé par les Algériens qui comptent une communauté importante dans le pays nord-américain, il est resté stable. Il s’échange à 159 dinars à l’achat et à 161 dinars à la vente.

Il faut dire que même si le marché noir des devises reste la véritable bourse de change, certaines mesures prises par les pouvoirs publics et d'autres qui vont être mises en place devront étouffer ce marché. En effet, l'annonce du gel des nouvelles immatriculations concernant l'importation des véhicules de moins de 3 ans a eu un effet immédiat sur ce marché. Le taux de change des devises étrangères a rapidement reculé. Une autre mesure qui est passée inaperçue a également impacté le marché noir.

Hausse de l'allocation touristique, bureaux de change... Les mesures qui vont tirer le taux de change vers le bas

Il s'agit de celle prise par les Douanes algériennes qui consiste à limiter l’arrivée des colis postaux en provenance de l’étranger. Des colis payés en devises via des cartes de crédit, telles que Visa, Paysera, Wise et autres. Les clients s'approvisionnent au marché noir et font augmenter la demande et donc les valeurs des devises étrangères. Ainsi, les Douanes algériennes ont indiqué dans un communiqué publié en juin que les marchandises envoyées occasionnellement de l’étranger par colis postal doivent être destinées à un usage personnel ou familial et ne doivent pas avoir un caractère commercial. Les commerçants ne pouvant plus utiliser ce mode d'acheminement sous peine d'être sanctionnés ne font donc pas leurs commandes sur le net.

En ce qui concerne les futures mesures qui pourront durement affecter le marché noir, la hausse de l'allocation touristique devra faire reculer la demande. Toutefois, pour l'instant, ni le montant ni la date de la mise en application de cette mesure ne sont communiqués. L'ouverture des bureaux de change annoncée comme imminente devra également réduire la demande sur le marché noir. Toutefois, il faut attendre la mise en place effective de ces bureaux officiels pour voir le marché noir impacté.