Le taux de change connait de nouveaux bouleversements ce lundi 9 décembre. Le marché noir des devises, véritable bourse de change, est toujours en effervescence. Malgré les récentes mesures prises par le gouvernement pour limiter la flambée des monnaies étrangères, ce marché semble totalement insensible aux tentatives de régulation.
Ce lundi, un nouveau record a été battu par l’euro, dont le taux de change a franchi la barre des 262 dinars, sur les principales places de change au noir, notamment le Square Port-Saïd, le marché le plus connu du pays. Il gagne ainsi plus de 4 dinars par rapport au début de semaine. De son côté, le dollar américain suit une tendance similaire, atteignant 248 dinars. Ces chiffres viennent confirmer l’instabilité croissante du marché noir des devises, bien que des mesures récentes aient été mises en place pour tenter de limiter cette montée des monnaies étrangères.
L’augmentation de l’allocation touristique n’a pas eu l’impact attendu sur le taux de change
Le gouvernement algérien a annoncé le dimanche 9 décembre une augmentation substantielle du montant de l’allocation touristique, qui passera désormais de 100 à 750 euros à partir de janvier 2025. Cette décision devait impacter le marché noir étant donné que la demande sur les devises étrangères devait baisser, tirant avec elle le taux de change.
Paradoxalement, moins de 24 heures après l’annonce de cette mesure, il est apparu que le marché noir n’était guère affecté par cette annonce. L’euro, loin de baisser, a même continué sa montée en flèche et le dollar a également suivi cette tendance en battant un nouveau record. Sur le circuit officiel, ces devises restent toutefois stables selon les cotations de la Banque d’Algérie
Un marché parallèle insensible aux mesures gouvernementales
Le phénomène persistant de la hausse des devises sur le marché parallèle montre la difficulté de contrer cette tendance. Plusieurs mesures n’ont en effet pas réussi à faire chuter les devises étrangères sur le marché noir. Ainsi, ni la limitation de la sortie de devises ni la hausse de l’allocation touristique n’ont donné les résultats attendus. Il reste toutefois à voir si la hausse de l’allocation touristique pourra véritablement influer sur le comportement des opérateurs du marché noir lors de son entrée effective en vigueur en janvier 2025.
Il faut souligner que le marché noir répond à un phénomène chaotique que le rend difficilement prévisible. Il fonctionne grâce à des besoins spécifiques et urgents de devises, notamment pour les étudiants, les touristes et les commerçants, qui n’ont d’autre choix que de se tourner vers ces circuits informels.