Les taux de change des devises étrangères en Algérie continuent d’afficher un contraste marqué entre le marché noir et les cotations officielles de la Banque d’Algérie.
L’euro se négocie ce lundi 3 mars à 250 dinars à l’achat et 252 dinars à la vente sur le marché noir. En comparaison, les taux officiels de la Banque d’Algérie sont nettement inférieurs, avec un euro fixé à 140.50 dinars.
Cette différence importante entre les deux marchés illustre la persistance d’un système dual où le marché noir reste la principale référence pour les transactions en devises. Cette situation s’explique notamment par une demande soutenue sur ce marché, qui est souvent perçu comme plus accessible et plus réactif aux fluctuations économiques.
Le dollar américain suit une tendance similaire, avec un taux de change de 239 dinars à l’achat et 241 dinars à la vente sur le marché noir. À la Banque d’Algérie, le billet vert affiche un taux plus bas et relativement stable, avec une cotation de 135,01 dinars. La livre sterling, quant à elle, se négocie à 296 dinars à l’achat et 298 dinars à la vente sur le marché informel, tandis que son taux officiel est fixé à 170,18 dinars.
La persistance d’un écart aussi important entre les taux de change officiels et ceux du marché informel reflète les limites des mécanismes de régulation actuels. Malgré les efforts des autorités pour contrôler les flux de devises, le marché parallèle demeure un canal privilégié pour de nombreux acteurs économiques. Cette situation alimente un débat sur la nécessité d’une réforme du système de change en Algérie, qui permettrait d’atténuer ces écarts et de renforcer la transparence du marché des devises.
Les mesures pour diminuer le taux de change des devises étrangères sur le marché noir
Il faut dire que la lutte contre le marché noir des devises nécessite une mobilisation de toutes les institutions selon les hauts responsables du secteur. Parmi les actions phares, on retrouve la création d’un cadre réglementaire pour encourager l’ouverture de bureaux de change. Ces structures, appelées à s’installer prochainement, mais qui tardent à voir le jour, permettront aux citoyens d’accéder plus facilement aux devises étrangères dans des conditions réglementées.
Une autre initiative clé est la revalorisation de l’allocation touristique, augmentée à 750 euros contre environ 100 euros auparavant. Cette revalorisation, après trois décennies d’immobilisme, a pour objectif de réduire la dépendance des particuliers au marché informel pour financer leurs voyages à l’étranger. Cette allocation devra devenir concrète prochainement. Cependant, cette mesure suscite des interrogations. Certains craignent qu’elle ne soit détournée à des fins spéculatives, en permettant à des particuliers de revendre au marché noir les devises obtenues à des taux officiels. Pour y remédier, des décrets ou instructions spécifiques de la Banque d’Algérie devraient venir encadrer ces nouvelles pratiques.
