L’année 2024 a été marquée par des fluctuations importantes des taux de change sur le marché noir en Algérie, notamment pour l’euro et le dollar américain. Entre une stabilité relative au début de l’année et des variations importantes en fin d’année, l’évolution de ces devises reflète un marché noir sensible aux politiques économiques et aux dynamiques de l’offre et de la demande.
Stabilité du taux de change en début d’année
En janvier 2024, les taux de change du marché noir étaient relativement stables. L’euro s’échangeait à 234 dinars à l’achat et 236 dinars à la vente, tandis que le dollar oscillait entre 217 dinars à l’achat et 220 dinars à la vente. Cette stabilité résultait d’une faible variation de la demande en devises, malgré une inflation modérée et une économie nationale en pleine reprise.
Cependant, cette stabilité n’a pas duré. Les tensions sur le marché noir ont commencé à s’intensifier à mesure que l’année avançait, amplifiées par des incertitudes économiques et des annonces gouvernementales.
Des fluctuations importantes en fin d’année
En décembre 2024, les taux de change de l’euro et le dollar ont atteint des sommets avant de connaître une baisse rapide. L’euro, qui avait franchi les 260 dinars début décembre, s’est stabilisé autour de 245 dinars à la fin de l’année. De son côté, le dollar est passé de 248 dinars à 236 dinars. Ces variations reflètent un marché influencé par plusieurs facteurs :
1. La révision de l’allocation touristique : Prévue pour janvier 2025, cette mesure permettra aux citoyens algériens d’accéder à 750 euros au taux officiel, contre 100 euros actuellement. Cette annonce a entraîné une hausse initiale des devises avant de provoquer une stabilisation due à une anticipation accrue de l’offre formelle.
2. Les dynamiques de spéculation : Les acteurs du marché noir ont réagi rapidement aux annonces gouvernementales, intensifiant les variations sur le court terme.
Perspectives pour les devises sur le marché noir en 2025
Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle allocation touristique, 2025 pourrait marquer un tournant pour le marché noir. Si cette réforme parvient à répondre à la demande des particuliers, elle pourrait réduire la pression sur le marché parallèle. Cependant, une mise en œuvre restrictive ou une demande excédant l’offre officielle pourrait provoquer une nouvelle flambée des taux.
Par ailleurs, les politiques économiques et monétaires nationales joueront un rôle crucial. La persistance de l’écart entre les taux officiels (140 dinars pour l’euro, 135 dinars pour le dollar) et les taux du marché noir continuera d’alimenter l’activité parallèle, à moins d’une régulation renforcée.
En conclusion, l’année 2024 illustre les défis posés par la gestion des devises en Algérie. Les réformes prévues pour 2025 offrent des perspectives intéressantes, mais nécessitent une exécution efficace pour éviter des perturbations sur le marché noir.
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