L'Algérie accueille, à partir de ce jeudi 29 février jusqu'au 2 mars, le 7e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF). Un sommet qui revêt une importance cruciale dans le contexte actuel des marchés gaziers qui connaissent une importante chute des prix.
Ce sommet devrait donc contribuer à restaurer la confiance entre les pays exportateurs et acheteurs afin d'assurer la stabilité sur le marché, estime Didier Holleaux, expert énergétique européen. Il est donc une occasion d'affûter la stratégie pour l'avenir pour les pays producteurs afin de peser encore plus sur un marché en baisse.
Didier Holleaux, qui est aussi président d'Eurogas (association représentant le secteur de la vente et de la distribution de gaz en Europe), a souligné dans une intervention à l'APS le rôle du GECF dans la stabilité du marché gazier et dans la restauration de la confiance avec les pays acheteurs. Il a insisté sur « l'importance du respect des contrats à long terme pour assurer la stabilité et la prévisibilité des approvisionnements ».
« Il n’y a pas de développement possible des exportations de gaz sans sécurité d’approvisionnement garantie aux acheteurs », a encore déclaré cet expert en affirmant que « le GECF peut contribuer à résoudre le problème d'approvisionnement en appelant les pays membres au respect des contrats de long terme en vue de préserver la réputation des exportateurs et plus profondément celle du gaz naturel ».
Le GECF doit jouer un rôle important dans la stabilisation des prix du gaz
Concernant les perspectives de la demande mondiale en gaz, Didier Holleaux indique qu'en « Europe, on assistera plutôt à une stabilisation de la consommation et probablement à un niveau aussi bas que celui constaté en 2023 en raison, entre autres, des efforts de sobriété et d'efficacité qu’on espère durables ».
Toutefois, la demande de l'Asie, grand consommateur de gaz, dépendra de la compétitivité du prix du gaz par rapport au charbon, indique le même expert qui a relevé que l'un des usages du gaz, notamment en Chine, est de se substituer au charbon dans la production de l’électricité.
À partir de ce jeudi, 19 pays gaziers se réuniront donc pour discuter de l’avenir de ce combustible et tenter de réorganiser un marché en dérégulation. La commission ad hoc de haut niveau se réunira aujourd'hui pour préparer la mouture de la déclaration d’Alger qui sera soumise à l’approbation des pays membres dans deux jours.
Cette déclaration devrait servir de point cardinal pour l’orientation de la trajectoire du marché gazier international, cible de manœuvres de dérégulation enclenchées par des pays consommateurs. Il faut dire que parmi les points qui seront discutés par les représentants des différents pays membres, figurent la question de l’investissement dans le secteur gazier, la coopération au sein du cartel et également l’impact de la géopolitique de l’énergie sur le marché dans une conjoncture internationale marquée par l’apparition des hubs énergétiques qui auront un impact sur la stabilité des prix.