En Algérie, les salaires varient selon les secteurs d'activité, mais également selon le public et le privé. Toutefois, le salaire minimum légal en Algérie est fixé par les autorités. Il est de 20 000 DA depuis plusieurs mois.
Cependant, il est important de souligner que le fossé entre le salaire dans le secteur privé et le public est très important. En effet, selon une enquête annuelle sur les salaires auprès des entreprises pour le mois de mai 2021 que l'Office national des statistiques (ONS) vient de publier, le salaire moyen des Algériens est de 60 100 DA dans le secteur public et de 34 900 DA dans le secteur privé.
Cette enquête révèle aussi que « globalement, le salaire net moyen en 2021 s’élève à 42 800 DA ». « Le salaire net moyen est composé du salaire brut diminué des différentes retenues (impôt sur le revenu global (IRG), Sécurité sociale et retraite) », explique l'ONS.
Il faut dire que les salaires varient selon les secteurs d'activité. D'ailleurs, l'organisme souligne que « les salaires nets moyens mensuels sont plus élevés dans les industries extractives (production et services d’hydrocarbures, mines-carrières) et les activités financières (banques et assurances) avec respectivement 111 800 DA et 62 800 DA, soit 2,6 et 1,5 fois le salaire net moyen global ».
Ces variations sont dues, selon les rédacteurs de l'enquête, au fait que « les entreprises faisant partie de ces secteurs emploient beaucoup de diplômés et qu’ils aient plus de facilité que d’autres pour payer leur personnel (un système de rémunération spécifique) ».
Les salaires dans l'informel ne sont pas pris en considération
Par ailleurs, « les secteurs de la "construction", de "l’immobilier et services aux entreprises" enregistrent les salaires moyens les plus faibles avec respectivement 32 500 DA et 35 700 DA, soit 76 % et 83 % du salaire net global », indique ce rapport qui explique que « l’une des causes essentielles est la forte composante du personnel d’exécution, ce qui tire vers le bas le salaire moyen de ces secteurs ».
L'ONS précise que « les résultats sont relatifs au mois de mai 2021 et sont issus de l’exploitation de 696 entreprises, ayant répondu et représentant toutes les activités (toutes les sections hormis l’agriculture et l’administration) et les secteurs juridiques suivants : 491 entreprises publiques nationales ; 205 entreprises privées nationales de 20 salariés et plus ».
Il faut souligner que cette enquête ne prend pas en considération le secteur de l'informel qui représente une bonne partie de l'économie nationale. À titre illustratif, en 2023, près de 5 000 entreprises ont été épinglées et répertoriées par la CACOBATPH (Caisse nationale des congés payés et du chômage intempéries des Secteurs du Bâtiment, des Travaux Publics et de l’Hydraulique), comme étant des employeurs au noir de quelque 90 000 travailleurs sur les chantiers du secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique.