Le Rassemblement national (RN) et ses alliés ont obtenu 33,4 % des suffrages au premier tour des élections législatives en France, selon les résultats définitifs publiés par le ministère français de l’Intérieur. Ce parti, connu pour son hostilité à l'Algérie, est donc aux portes du pouvoir. Si les résultats du premier tour confirment se confirment au deuxième tour, le RN prendra Matignon, ce qui lui donnera des pouvoirs sur la politique étrangère de la France. Une éventualité qui soulève des interrogations sur l'avenir des relations entre la France et l'Algérie, notamment dans le secteur économique.
Il faut dire que le RN ne porte pas l'Algérie dans « son cœur ». Le parti, qui a maintes fois exprimé son hostilité au pays, a été créé par Jean-Marie Le Pen qui, rappelons-le, a été militaire lors de la guerre d'Algérie. Il a notamment participé à la bataille d’Alger en 1957 et impliqué dans des actes de torture lors de cette même guerre. La nouvelle équipe qui dirige le parti a, certes, tenté de se défaire de cet héritage, mais elle ne rate aucune occasion pour s'exprimer sur cette guerre, en remettant en cause les avancées sur la mémoire réalisées par certains présidents français.
L'arrivée du RN au pouvoir empoisonnera-t-elle les relations entre l'Algérie et la France ?
S'il obtient la majorité lors des législatives, le Rassemblement national imposera la thématique de l'immigration et donc des obligations de quitter le territoire français (OQTF) qu'il veut multiplier, lui qui accuse souvent l'Algérie de ne pas collaborer. Son arrivée à Matignon remettra ce sujet épineux sur la table, ce qui présage déjà un premier fossé avec l'Algérie.
Le RN veut également supprimer l'accord de 1968 relatif à la circulation, à l'emploi et au séjour des ressortissants algériens et de leurs familles. Cette revendication de la droite française, depuis plusieurs années, sera donc un autre sujet de désaccord entre les deux pays.
En définitive, ces points de discorde devraient empoisonner les relations entre la France et l'Algérie. Ils auraient également un impact certain sur les relations économiques bilatérales. En effet, un climat diplomatique malsain nuit toujours aux échanges économiques et retardera la mise en place de certains accords bilatéraux conclus dernièrement, lors de la visite d'Emmanuel Macron en Algérie.