Le jeudi 12 décembre 2024, lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre du Travail, Fayçal Bentaleb, a officiellement écarté l’éventualité d’un retour à la retraite proportionnelle. Cette annonce intervient alors que les débats sur le système de retraite continuent d’agiter les milieux syndicaux et sociaux en Algérie.
Le ministre a précisé que le système de la retraite proportionnelle, introduit dans les années 1990 pour faire face à une crise économique majeure, n’est plus adapté au contexte actuel. « Les conditions économiques exceptionnelles qui ont conduit à l’adoption de la retraite proportionnelle n’existent plus », a-t-il déclaré. Il a également rappelé que ce dispositif, qui permettait un départ anticipé à la retraite avant d’avoir accompli les années de cotisation requises, avait été suspendu en raison de son impact financier négatif sur la Caisse nationale des retraites (CNR).
Instaurée à une période de restructurations massives des entreprises publiques, la retraite proportionnelle avait pour but d’amortir les effets sociaux des licenciements et des fermetures d’usines. Cependant, son maintien a généré un déséquilibre structurel au sein de la CNR, déjà sous pression en raison de l’augmentation de l’espérance de vie et du ratio décroissant entre cotisants et retraités.
Toute réforme du système de retraite doit prioriser la viabilité à long terme
Le ministre a également abordé la question des cotisations sociales, qui restent fixées à 34,5 %, conformément au décret de 1994. Parmi ce pourcentage, une part de 0,5 % est allouée à la retraite anticipée pour les travailleurs du secteur économique. Ce système vise à maintenir un équilibre budgétaire, malgré les défis croissants auxquels fait face le régime de Sécurité sociale.
En réponse aux critiques, Fayçal Bentaleb a souligné que toute réforme du système de retraite doit prioriser la viabilité à long terme. Le retour à la retraite proportionnelle, bien qu’il soit réclamé par certains syndicats, risquerait d’aggraver les déséquilibres financiers déjà importants. Cette déclaration marque une fin de non-recevoir pour les partisans du retour à la retraite proportionnelle. Dans un contexte économique tendu, les autorités privilégient des solutions strictes visant à préserver la pérennité du système de retraite en Algérie, tout en écartant des mesures jugées non soutenables sur le plan financier.