Le mentant des devises que les voyageurs peuvent exporter est désormais restreint. La Banque d’Algérie a promulgué un nouveau règlement fixant cette somme à 7500 euros seulement une fois par an. Cette décision devra avoir un impact important sur le commerce informel
Fixé à 7 500 euros par an : les restrictions de l’exportation des devises impactent considérablement l’informel
La Banque d’Algérie vient de promulguer un nouveau règlement sur le montant autorisé d’exportation de la devise. Désormais, cette institution fixe un montant maximum en espèces de 7 500 euros ou son équivalent dans une autre monnaie étrangère, et cela, une fois par année. Cette décision aura un impact certain sur le commerce informel, ainsi que sur le taux de change sur le marché noir.
Le nouveau règlement de la banque d'Algérie, paru dans le Journal officiel n°77 du 17 novembre 2024, stipule dans son article 1 que « le présent règlement a pour objet de modifier et de compléter les dispositions du règlement n°16-02 du 13 Rajab 1437 correspondant au 21 avril 2016 fixant le seuil de déclaration d’importation et d’exportation de billets de banque et/ou d’instruments négociables libellés en monnaies étrangères librement convertibles, par les résidents et les non-résidents ».
L'article 5 de ce règlement précise que « — Nonobstant les dispositions de l’article 4 ci-dessus, les voyageurs résidents et non-résidents sortant d’Algérie sont autorisés à exporter — un montant maximum en espèces égal à sept mille cinq cents (7 500) euros ou son équivalent dans une autre monnaie étrangère au titre de chaque année civile, sous réserve de la présentation d’un avis de débit bancaire pour tout prélèvement dépassant les seuils de déclaration définis par la réglementation en vigueur, effectué sur un compte devise ouvert en Algérie, tout montant couvert par une autorisation de change de la Banque d’Algérie et les cartes bancaires internationales ».
Les commerçants « du cabas » lourdement impactés par la réduction du montant des devises à l'exportation
Ce nouveau règlement aura un impact certain sur le commerce informel, ainsi que sur le marché noir des devises en Algérie. Concernant le commerce informel appelé communément « commerce du cabas » qui fournit un nombre important d’articles dont l’importation par les voies classiques est devenue difficile, l'impossibilité de faire sortir des devises à chaque voyage va durement toucher les vendeurs. Les « professionnels du voyage lucratif » qui ont construit des circuits parallèles d’importation de marchandises n'auront plus la possibilité de s'approvisionner étant donné que leurs marges de manœuvre ont été réduites par la fixation d'un seuil de devises à exporter.
Les conséquences sur le marché noir des devises
La décision de la Banque d'Algérie devra également avoir des conséquences sur le marché noir des devises. Les « commerçants du cabas » s'approvisionnent, en effet, à partir du marché noir pour faire leurs emplettes à l'étranger. Désormais, ne pouvant plus transporter de grandes sommes en devises, comme ce fut le cas auparavant, ces commerçants ne vont pas s'approvisionner à partir du marché noir, ce qui devra faire chuter la demande et, par ricochet, faire reculer le taux de change des devises étrangères.