Les tensions en Mer Rouge ont considérablement impacté le commerce international. Le trafic maritime dans cette région, notamment sur le détroit de Bab el Mandeb, est très perturbé. Ces perturbations ont réduit le volume commercial transitant par le Canal de Suez de 42%, selon un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Cet organisme indique qu’en parallèle avec la réduction du trafic maritime, les tarifs du fret maritime ont explosé. Face à cette situation, la CNUCED redoute « désormais des répercussions pour l’ensemble du commerce mondial et sur le changement climatique, les armateurs étant contraints de contourner l’Afrique ».
« Les perturbations sur les grandes routes maritimes – Canal de Suez, Canal du Panama et Mer Noire – représentent des défis sans précédent pour le commerce mondial, affectant des millions de personnes dans toutes les régions » , alerte également le rapport de la CNUCED.
Le recul du trafic maritime a atteint 67% au niveau du Canal de Suez. Cette baisse des transits s’est traduite par une chute du transit hebdomadaire de navires porte-conteneurs et une diminution significative du transit des navire-citernes et transporteurs de gaz. Contourner ce canal est coûteux, pour les armateurs qui le facturent aux clients.
Impact sur les pays africains
« Environ 31% du volume du commerce extérieur de Djibouti passent par le Canal de Suez. Pour le Kenya, cette part est de 15% et pour la Tanzanie de 10%. Parmi les pays d’Afrique de l’Est, le commerce extérieur du Soudan est celui qui dépend le plus du canal, avec environ 34% de son volume commercial traversant le canal », ajoute le rapport pour souligner l’impact de cette crise sur ces pays africains.
Il faut dire que le Canal de Suez n’est pas le seul à être impacté. « Le transport maritime, qui constitue l’épine dorsale du commerce international et représente 80% des mouvements de marchandises à l’échelle globale, est un élément essentiel de l’économie mondiale.
Les attaques contre le Canal de Suez s’ajoutent aux tensions géopolitiques qui affectent les routes maritimes en Mer Noire, et à la grave sécheresse due au changement climatique qui perturbe le transport maritime sur le canal de Panama », indique le rapport de la CNUCED.
Quel impact sur les prix en Algérie ?
Les tensions en Mer Rouge ont un impact réel sur les prix. Le transport des marchandises coûte plus cher et se répercute sur le prix des marchandises. L’allongement des distances sur les chaînes d’approvisionnement et son effet sur une hausse des coûts et de l’inflation est donc redouté par la CNUCED. « L’impact de la hausse des taux de fret sera pleinement ressenti par les consommateurs d’ici à un an », avertit ainsi l’agence.
L’Algérie, grande importatrice des produits de consommation, va donc être impactée par la hausse des prix du transport. Toutefois, la proximité du pays avec l’Europe qui lui fournit une grande partie de ses besoins, met l’Algérie à l’abri d’éventuelles flambées des prix. Le pays sera cependant touché d’une façon marginale étant donné que certains produits importés passent par la Mer Rouge.