Les relations entre l’Algérie et l’Union Européenne (UE) connaissent une dynamique positive, marquée par une intensification de la coopération économique. Face aux défis mondiaux actuels, notamment en matière de diversification économique et de transition énergétique, l’Algérie et l’UE se lancent dans un partenariat stratégique visant à répondre aux besoins économiques de l’un et l’autre. Avec des investissements européens de plus en plus significatifs, le pays semble prendre un nouveau tournant en matière d’attractivité et de développement durable.
L’Algérie a enregistré récemment 27 projets d’investissements européens, représentant une valeur globale de 2,5 milliards de dollars. Ces projets couvrent un large éventail de secteurs, dont l’agriculture, l’industrie et l’économie circulaire. Ces investissements témoignent d’un regain d’intérêt pour le marché algérien, alors que les pays européens cherchent à diversifier leurs partenariats économiques. Ils devraient entraîner la création de près de 2400 nouveaux emplois, et sont particulièrement orientés vers des projets à forte valeur ajoutée, capables de stimuler l’économie locale et de renforcer la compétitivité des entreprises algériennes.
L’évolution de l’environnement des affaires en Algérie booste la nouvelle dynamique
Les réformes économiques mises en place par l’Algérie ces dernières années ont joué un rôle déterminant dans cette nouvelle dynamique. Le pays a revu son cadre législatif et réglementaire pour rendre l’environnement des affaires plus attractif et sécurisé. Le nouveau cadre a notamment introduit des mesures visant à garantir la « sécurité juridique », essentielle pour rassurer les investisseurs étrangers. Par ailleurs, l’Algérie a fait des progrès notables dans la « numérisation » des procédures administratives et dans le développement des « infrastructures logistiques », deux aspects fondamentaux pour faciliter l’investissement et la création d’emplois.
Ces réformes visent à répondre aux attentes des investisseurs européens, en leur offrant des incitations fiscales et des facilités d’accès au financement. Elles constituent également un facteur clé pour encourager davantage de projets de joint-ventures et de partenariats public-privé, qui sont désormais au cœur de la stratégie de diversification économique de l’Algérie.
Un partenariat au service de la transition énergétique
L’un des aspects les plus significatifs du partenariat renforcé entre l’Algérie et l’UE est la « transition énergétique ». En effet, l’Europe, confrontée à des défis environnementaux croissants, met en place des « taxes carbone »et cherche à diversifier ses sources d’énergie. L’Algérie, en tant que principal fournisseur de gaz de l’UE, joue un rôle stratégique dans cette dynamique. Toutefois, les deux parties souhaitent désormais intégrer des dimensions écologiques plus profondes dans leur coopération.
L’UE encourage l’Algérie à adopter des « pratiques de production plus respectueuses de l’environnement », en lien avec l’évolution des politiques de l’UE. Ainsi, de nouveaux projets d’investissements pourraient être orientés vers des initiatives favorisant l’économie verte, l’efficacité énergétique et l’utilisation d’énergies renouvelables. Ces domaines représentent un terrain fertile pour des partenariats entre l’Algérie et les pays européens, dans un contexte où la transition énergétique devient un impératif pour tous les acteurs économiques.
Une diversification économique qui passe par la coopération
Le défi de la diversification économique reste au cœur des préoccupations de l’Algérie. Le pays, longtemps dépendant des hydrocarbures, cherche à élargir ses horizons économiques, notamment par la promotion de secteurs comme l’agriculture, l’industrie, et l’économie numérique. Le partenariat avec l’UE joue un rôle majeur dans cette transformation, en offrant un accès à de nouveaux marchés et en facilitant le transfert de technologies.
Lors de la récente rencontre entre l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) et la délégation de l’UE, des experts ont mis en avant les bonnes pratiques de pays européens tels que la Hongrie, la Pologne, et la République tchèque, en matière d’investissements et de diversification économique. Ces pays ont su tirer parti des réformes économiques pour attirer des capitaux étrangers et dynamiser leurs secteurs industriels, et l’Algérie espère reproduire ce modèle.
Les secteurs agricoles et de l’économie circulaire représentent des opportunités importantes pour les investisseurs européens, notamment dans le domaine de la gestion des déchets et des ressources naturelles. Ces secteurs permettent non seulement de diversifier l’économie mais aussi de répondre aux enjeux environnementaux globaux.
Une volonté partagée d’approfondir les liens
Malgré quelques divergences passagères entre l’Algérie et l’UE, notamment concernant certains aspects de l’accord d’association les liants, les deux parties semblent déterminées à renforcer leur coopération. L’UE reste, de loin, le premier partenaire commercial de l’Algérie, notamment pour ses exportations de gaz, mais l’enjeu aujourd’hui est d’étendre cette relation aux domaines de l’investissement, de l’innovation et de la transition énergétique. En témoignent les nombreuses discussions entre les deux parties pour adapter le partenariat aux défis contemporains.
L’ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, Diego Mellado Pascua, a d’ailleurs souligné l’importance d’aligner les projets communs avec les impératifs de transition énergétique de l’UE, notamment en mettant l’accent sur les investissements verts et durables. L’Algérie et l’Union Européenne semblent sur la voie d’un partenariat stratégique renforcé, qui repose sur une coopération plus large et plus diversifiée.