Lors d’une visite à M’Sila, le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché, Tayeb Zitouni, a adressé un message ferme aux cafetiers : « Les cafetiers doivent baisser leurs prix». Cette déclaration s’inscrit dans une démarche visant à corriger les tarifs excessifs pratiqués sur la tasse de café, souvent vendue à 50 DA, malgré les subventions étatiques.
Une consommation subventionnée, mais des prix de tasse de café élevés
L’État algérien alloue environ 300 millions de dollars pour subventionner le café, permettant aux commerçants d’acheter le kilogramme à 1000 DA. Selon le ministre, cette quantité permet de préparer jusqu’à 70 tasses, ce qui rend le prix actuel jugé excessif par les autorités. « Ils achètent le kilogramme de café à 1000 DA, en tirent 70 tasses, et continuent à le vendre au même prix » a dénoncé Tayeb Zitouni, tout en soulignant l’importance d’une baisse des prix pour respecter les efforts de subvention.
Dans les zones rurales, certains cafetiers appliquent encore des tarifs inférieurs, oscillant entre 30 et 40 DA. Cependant, dans les grandes villes, le prix de 50 DA reste la norme, provoquant le mécontentement des consommateurs et des autorités.
Sensibilisation avant des mesures contraignantes
Pour l’instant, le ministère privilégie une approche de sensibilisation. Des campagnes ont été lancées à travers le pays, comme à Tizi Ouzou, où des agents visitent les établissements pour inciter les cafetiers à ajuster leurs prix. Ces initiatives, visibles sur les canaux officiels, seront étendues à d’autres wilayas.
Cependant, le ministre n’exclut pas un durcissement des mesures si les prix ne sont pas revus à la baisse. « Le recours à d’autres solutions serait envisageable » a-t-il averti, laissant entendre que des sanctions pourraient suivre en cas de non-conformité.
Une anomalie à corriger
La problématique du prix de la tasse de café illustre une contradiction : malgré le soutien financier de l’État, les tarifs demeurent élevés, en partie en raison de marges importantes pratiquées tout au long de la chaîne, des importateurs aux cafetiers. Les autorités espèrent qu’une prise de conscience collective permettra de rétablir un équilibre dans ce secteur de consommation courante.
Ce dossier met en lumière les enjeux économiques et sociaux liés à la régulation des prix dans un contexte où l’accès aux produits subventionnés reste une priorité pour le gouvernement algérien.