Les prix du blé ont connu une baisse marquée au niveau mondial. Selon un rapport de l’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), les prix des céréales vont poursuivre cette baisse pour les semaines à venir.
Le 2 février, l’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a publié une note "faisant ressortir un recul de 18,6% des prix de céréales en 2024 par rapport à décembre 2023’’. Ainsi, les prix des céréales sont en baisse rapide.
Arthur Portier, analyste expert chez Argitel, explique cela par une tension grandissante au niveau du marché mondial du blé, en soulignant que le ratio stock/utilisation est en baisse, tout en avançant que 20% des stocks attendus se trouvent en Russie.
Cette baisse des prix sur le marché mondial des céréales peut s'expliquer par de nombreux facteurs. En premier lieu, la concurrence grandissante entre les pays exportateurs de céréales. Bien que l'Ukraine vit un temps de crise, l’activité de son export est intense. « L'Ukraine a expédié 4.8 Mt, un record depuis le début de la guerre, et le rythme devrait rester soutenu », expliquent les analystes. Cette activité d'export solide sur le marché mondial est l'une des raisons de la baisse des prix. Est-il utile de rappeler que l’accord russo-ukrainien sur le maintien des exportations, conclu en 2022, est un facteur qui favorise la baisse des prix.
Il faut ajouter que les conditions dans lesquelles les champs sont cultivés et la production entamée, ont été améliorés, notamment aux Etats-Unis (4e producteur mondial) et en Argentine (8e producteur) qui, en faisant augmenter la disponibilité, font baisser les prix des céréales sur le marché.
La place de l'Algérie dans la baisse des prix du blé
Cette baisse des prix profitera à l'Algérie qui est le 5e plus grand pays importateur de blé au monde, elle a importé une quantité de 7,88 millions de tonnes de blé tendre français, loin des 6,5 millions de tonnes importées en 2022. La production locale en blé n’atteint toujours pas le niveau requis, vu le manque de pluies dans le pays. Par conséquent, l’Algérie va devoir continuer à importer, sachant que les besoins en blé atteignent en moyenne les 11 millions de tonnes par an.
Ainsi, pour cette année 2024, le site français spécialisé dans les produits de l'agriculture et de la mer, FranceAgriMer, prévoit une importation de 8,7 millions de tonnes. Avec cette baisse mondiale des prix, cela doit être en faveur des pays importateurs, notamment l'Algérie.