Ce mardi 15 avril 2025, les prix du pétrole ont montré une stabilité relative, malgré des facteurs contraires pesant sur les marchés mondiaux. Le baril de Brent est cédé à 64,82 dollars, en légère baisse par rapport à la veille, tandis que son équivalent américain, le West Texas Intermediate, est vendu à 61,48 dollars. Cette stabilité apparente masque des dynamiques plus complexes influençant le marché.
D’un côté, les tensions géopolitiques entre les États-Unis et l’Iran soutiennent les cours du pétrole, en particulier face aux inquiétudes concernant les perturbations possibles de l’approvisionnement. Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, souligne que cette situation géopolitique « suscite l’inquiétude face à d’éventuelles perturbations de l’approvisionnement alors que les négociations nucléaires américano-iraniennes s’engagent ». Ce contexte a conduit les traders à rester attentifs à l’évolution de ces discussions, d’autant plus qu’elles pourraient avoir des répercussions directes sur l’approvisionnement en pétrole.
Néanmoins, le marché a aussi été plombé par la révision à la baisse des prévisions de croissance de la demande de pétrole pour 2025, annoncée par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Cette révision intervient après un rapport indiquant que la demande mondiale de pétrole augmentera de seulement 1,3 million de barils par jour (mb/j), au lieu de 1,4 mb/j comme prévu en mars. Robert Yawger, de Mizuho USA, explique que « cet ajustement mineur est principalement dû aux données reçues pour le premier trimestre 2025 et à l’impact attendu sur la demande de pétrole ». Cela souligne la fragilité de la demande face à l’incertitude économique mondiale.
Les membres de l’OPEP face à un défi de production du pétrole
Le mois de mars a vu les pays membres de l’OPEP dépasser les objectifs fixés en matière de production, atteignant 112 millions de barils par jour (bpj), un chiffre supérieur à l’objectif de 1,12 million de bpj établi dans leur plan indique le rapport d’avril de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Cette surproduction est interprétée comme un signe de difficulté à équilibrer le marché tout en répondant à la demande mondiale croissante, malgré les efforts de l’organisation pour réduire la production. Ce phénomène est lié à l’augmentation des tensions commerciales mondiales, notamment entre les États-Unis et la Chine, ce qui pourrait avoir un effet désastreux sur la demande de pétrole. Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, prévient que « la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine pèsera probablement sur la croissance économique », affectant ainsi la demande de pétrole.
En conséquence, bien que les prix du pétrole aient été soutenus par des facteurs géopolitiques, l’incertitude persistante liée à l’équilibre entre la demande mondiale et les objectifs de production des pays producteurs semble maintenir une pression à la baisse sur le marché. Les prochaines semaines pourraient ainsi s’avérer cruciales pour déterminer si les tendances actuelles se maintiendront ou si de nouveaux ajustements seront nécessaires pour stabiliser la situation.