Les cours du pétrole connaissent une chute marquée depuis le début du mois d’avril, conséquence directe de tensions commerciales ravivées par les États-Unis et de décisions inattendues prises par certains membres de l’OPEP+. Cette double pression a entraîné les prix du Brent et du WTI vers leurs plus bas niveaux depuis 2021, à l’époque de la pandémie de Covid-19.
Les marchés ont réagi à l’annonce par l’administration américaine de nouvelles surtaxes douanières ciblant de nombreux partenaires commerciaux. Ces mesures ont alimenté les craintes d’un ralentissement de la croissance mondiale, ce qui réduit mécaniquement les anticipations de demande énergétique, et donc de pétrole. Parallèlement, huit pays membres de l’OPEP+, dont l’Algérie, ont décidé d’accroître leur production au-delà des niveaux prévus. Une mesure surprise qui a contribué à accentuer la pression sur les prix déjà affaiblis.
Le baril de Brent référence du pétrole algérien, s’échange à moins de 65,58 dollars, tandis que le WTI était passé sous la barre des 62 dollars. Il s’agit d’un recul important, alors que quelques jours plus tôt, ces deux références dépassaient respectivement les 75 et 72 dollars. Cette dégringolade s’explique par une combinaison entre la crainte de récession et une offre de pétrole plus importante que prévu sur les marchés.
Ajustements stratégiques et incertitudes sur l’avenir des cours du pétrole
Selon les déclarations de l’OPEP+, la hausse de production décidée pour mai portera les volumes à 410 000 barils par jour, contre une prévision initiale de 135 000 barils. Cette décision est justifiée, par les perspectives positives du marché pétrolier, bien que nombre d’analystes y voient une tentative d’influence politique, notamment sous pression de Washington.
La banque Goldman Sachs a réagi rapidement à ces évolutions en abaissant ses prévisions de prix pour décembre 2025. Le baril de Brent est désormais attendu à 66 dollars et le WTI à 62 dollars, soit 5 dollars de moins que les prévisions antérieures. La banque évoque des risques persistants de récession mondiale, ainsi que l’impact des sanctions sur certains pays producteurs.
Pour leur part, les experts de Rystad Energy envisagent un possible rebond à moyen terme. Selon eux, les perturbations liées aux sanctions et aux tensions commerciales pourraient perturber l’offre suffisamment pour faire remonter les prix au-delà du seuil des 70 dollars.
Enfin, l’OPEP doit se réunir pour évaluer la situation et, potentiellement, ajuster sa stratégie afin de soutenir un marché instable qui préoccupe fortement les pays exportateurs. La volatilité actuelle du marché pétrolier reste étroitement surveillée par les grandes institutions économiques mondiales.