Après plusieurs séances de hausse, les prix du pétrole sont repartis à la baisse, ce lundi 26 février. Le marché pétrolier démontre encore une fois son instabilité dans une conjoncture géopolitique compliquée en Mer Rouge.
Ainsi, les prix du pétrole qui ont atteint leur plus haut niveau depuis le début de l'année 2024, il y a une semaine de cela, en raison de la conjoncture géopolitique au Moyen-Orient, ont reculé. En effet, le prix du baril de Brent de la Mer du Nord, référence du pétrole algérien, est cédé à 80,61 dollars, ce lundi. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), est affiché à 76,30 dollars.
Les investisseurs se focalisent sur les attentes de taux élevés pour plus longtemps qu'anticipé auparavant aux États-Unis. Des taux qui pourraient peser sur la demande, malgré les tensions géopolitiques au Moyen-Orient qui soutiennent toujours le brut.
Cette tendance baissière a commencé depuis plusieurs jours. En effet, « la diminution des espoirs de voir la Fed (Réserve fédérale américaine), abaisser ses taux d'intérêt aussi rapidement que le marché l'avait espéré », a impacté les prix, indiquent les analystes d'Energi Danmark.
« Alors que l'inflation reste obstinément bien au-dessus de l'objectif de 2% de la Fed et que l'économie américaine fait preuve (de) résilience », les investisseurs prévoient en effet désormais « un scénario dans lequel les taux d'intérêt resteraient élevés plus longtemps », explique, de son côté, Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Face au recul de la demande et des prix, l'OPEP+ devrait réduire sa production de pétrole
Le marché pétrolier fait face à une instabilité qui devient chronique. Les prix n'ont pas encore atteint les niveaux prévus par les institutions financières internationales. La demande est également à la traîne, contrairement aux prévisions, ce qui impacte les prix.
Pour faire face à cette situation et booster les prix, l’OPEP+ pourrait envisager de poursuivre ses réductions actuelles de l’approvisionnement en pétrole au cours du second trimestre 2024. Des réductions qui ont pour objectif d’éviter une offre excédentaire et de soutenir les prix, indiquent certains analystes.
Cette décision devrait être prise lors de la prochaine réunion prévue début mars entre l’OPEP et ses partenaires. Les participants à cette réunion décideront donc s'ils prolongent ou non les restrictions d’environ 2 millions de barils par jour au-delà du premier trimestre 2024.
« Avec le ralentissement de la croissance de la demande mondiale et l’augmentation de la production de brut aux États-Unis, l’OPEP+ devra peut-être persévérer et reconduire ses coupes au deuxième trimestre 2024, en vue de stabiliser le marché et éviter un ‘‘effondrement’’ des prix », estime une enquête Bloomberg qui prédit que vu les conditions actuelles du marché, l’OPEP+ sera contrainte de prolonger les réductions jusqu’au deuxième trimestre 2024.