Les marchés pétroliers sont entrés dans une phase d’instabilité qui dure depuis des semaines. Les prix fluctuent considérablement pour des raisons économiques et géopolitiques.
Pétrole : la relance chinoise booste les prix. Le Brent à plus de 75 dollars
Les prix du pétrole connaissent une légère remontée. Ils ont progressé de près de 1 % en raison de la politique de relance de la Chine. Les marchés sont également moins inquiets concernant l'évolution du conflit au Moyen-Orient.
Ce mardi 22 octobre, le baril de Brent de la mer du Nord est affiché à 75,60 dollars. Pour ce qui est de son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), il est cédé à 71,41 dollars le baril. Les cours font ainsi du yo-yo. Ils augmentent et baissent de séance en séance.
Cette nouvelle hausse, relativement importante, est due à l'impact de la politique de relance chinoise sur la demande. En effet, pour le premier importateur mondial de pétrole, « les premiers effets des mesures de relance récemment annoncées sont déjà visibles », selon Volkmar Baur, analyste chez Commerzbank. Il faut dire que les annonces de la Chine sont prometteuses. Ce mardi 22 octobre, Pékin affirme que le taux de chômage des 16-24 ans avait légèrement baissé en septembre dans l'empire du Milieu. Ce chiffre est révélateur de la relance économique du pays.
Encore élevé, ce taux s'est établi à 17,6 %, mais il demeure moins important que celui du mois d'août avec 18,8 %, où il avait atteint son plus haut niveau depuis début 2024, a indiqué le Bureau national des statistiques (BNS) chinois. Toutefois, John Plassard, spécialiste en investissement de Mirabaud, estime que « les inquiétudes demeurent quant à la faiblesse de la demande en Chine ». Cet expert souligne que la baisse de deux taux d'intérêt de référence rassure le marché sur la volonté des autorités chinoises à relancer l'économie.
John Plassard indique également que la situation au Moyen-Orient reste déterminante pour les marchés pétroliers. « L'intensification du conflit entre Israël et le Hezbollah, et les vœux de représailles d'Israël contre l'Iran, ont accru les risques géopolitiques », rappelle-t-il. Toutefois, les efforts des États-Unis pour arriver à un arrêt des hostilités sont un bon signe pour la stabilité des marchés.
La demande sur le pétrole ne doit pas faiblir à long terme
« Les États-Unis poussent à un cessez-le-feu pré-électoral dans les conflits du Liban et de Gaza », indiquent les analystes de DNB. Rappelons que le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, est arrivé mardi en Israël pour avancer vers un cessez-le-feu à Gaza et contenir l'escalade militaire dans la région. Reste à savoir si ces efforts vont payer. « Les expériences passées suggèrent cependant que ses efforts pourraient s'avérer, une nouvelle fois hélas, une mission impossible », estime Tamas Varga, analyste chez PVM.
Par ailleurs, concernant la demande, « les pays du Sud, en Asie, en Afrique et en Amérique latine, devraient connaître une croissance significative de la demande de pétrole pendant une longue période », selon le PDG de Saudi Aramco. Amin Nasser, affirme qu'il est peu probable que la demande mondiale de pétrole connaisse une chute brutale dans les années à venir. Il souligne que la demande de brut resterait toujours au-dessus de 100 millions de b/j d’ici 2050.
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