Pétrole : l’Opep+ résiste aux pressions américaines pour faire baisser les prix et maintient sa stratégie

L’OPEP+ maintient sa réduction de production de pétrole malgré les pressions américaines pour faire baisser les prix du pétrole. Selon Mohamed Arkab, une reprise de la demande est attendue dès avril 2025. L’organisation surveille de près le marché et pourrait réévaluer sa stratégie lors de sa réunion d’avril prochain.

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photo du siége de l'organisation des pays producteurs de Pétrole
Pétrole : l'Opep+ résiste aux pressions américaines pour baisser les prix et maintient sa stratégie | Econostrum.info - Algérie

L’OPEP+ a réaffirmé sa volonté de maintenir sa politique de réduction de la production du pétrole lors de la 58ᵉ session du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC), tenue par visioconférence. Cette réunion s’est déroulée dans un contexte économique et géopolitique tendu, marqué par les sanctions américaines contre la Russie et l’Iran, ainsi que par la pression exercée par Washington pour une baisse des prix du pétrole.

À l’issue des discussions, les ministres ont décidé de « poursuivre les consultations, de maintenir une coordination étroite et de suivre de près l’évolution du marché pétrolier dans les semaines à venir », a déclaré le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, dans un communiqué.

L’alliance OPEP+, qui regroupe l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés, continue de défendre sa politique de stabilisation des prix, malgré les demandes pressantes des États-Unis et d’autres grandes économies souhaitant une augmentation de l’offre mondiale de pétrole.

Une stratégie de stabilisation face aux tensions économiques

Les membres de l’OPEP+ ont analysé les niveaux de conformité aux quotas de production pour novembre et décembre 2024, et ont discuté des perspectives du marché pétrolier. Mohamed Arkab a souligné que « les mesures prises récemment par les pays de l’OPEP+ ont contribué de manière significative à la stabilisation du marché mondial du pétrole, dans l’intérêt des producteurs et des consommateurs ».

Depuis 2022, l’OPEP+ maintient une réduction de production de 5,85 millions de barils par jour, une mesure destinée à éviter une offre excédentaire et une chute des prix du brut. En décembre 2024, l’alliance a prolongé cette politique jusqu’en mars 2025, avec une possible révision en avril prochain.

Dans son communiqué, le ministre algérien de l’Énergie a insisté sur le fait que les fondamentaux du marché demeurent « solides, avec des signes de reprise de la croissance économique dans plusieurs régions ». Toutefois, les membres du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) ont reconnu la nécessité d’un suivi rigoureux de la situation, compte tenu des incertitudes économiques mondiales.

Un équilibre délicat entre offre et demande du pétrole

Mohamed Arkab a affirmé qu’après le ralentissement saisonnier du premier trimestre 2025, une « plus grande reprise de la demande de pétrole est à attendre à partir d’avril ». Cette prévision repose sur une amélioration de l’activité industrielle et des transports, qui devrait entraîner une augmentation de la consommation énergétique.

Le communiqué de l’OPEP+ met en avant la bonne conformité des pays membres avec les quotas de production. Il souligne également que les États ayant dépassé leurs engagements devront « soumettre à nouveau au secrétariat de l’OPEP leurs calendriers de compensation actualisés pour les volumes surproduits, pour la période à compter de janvier 2024, avant la fin du mois de février ».

L’OPEP+ a aussi pris la décision de revoir ses outils d’évaluation des niveaux de production. Ainsi, Rystad Energy et l’Energy Information Administration (EIA) seront remplacés par Kpler, OilX et ESAI à partir du 1ᵉʳ février 2025, afin d’améliorer le suivi des engagements de production des pays membres.

Face aux pressions extérieures, notamment celles de Donald Trump, qui exige une baisse des prix du brut, l’OPEP+ continue de défendre une stratégie de contrôle de l’offre, tout en laissant entrevoir une possible révision de sa politique en avril 2025. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer l’orientation du marché pétrolier, alors que les grandes puissances économiques suivent de près les décisions de l’OPEP+.

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