Les prix du pétrole n'arrivent pas à se stabiliser depuis plusieurs jours. Ils ont connu des baisses et des hausses au gré de la conjoncture économique, des enjeux géopolitiques et également des décisions de l'Opep.
Les marchés pétroliers ont, en effet, été très impactés par les dernières décisions de certains membres de l'Opep de prolonger la réduction de leur production au mois jusqu'au mois de juin. Une décision qui a été commentée par l'agence internationale de l'énergie (AIE).
En effet, cette organisation, qui représente les intérêts des pays consommateurs, indique dans son rapport mensuel publié le 14 mars que les coupes de production supplémentaires de membres de l'Opep et leurs alliés de l'accord Opep+ seraient prolongées jusqu'à fin 2024.
« Sur cette base, notre solde pour l'année passe d'un surplus à un léger déficit », a indiqué l'agence. Robert Yawger, analyste de Mizuho, a commenté les déclarations de l'AIE en déclarant :« Je dirais que la probabilité qu'ils prolongent (les réductions au-delà de juin) est d'environ 75 % ». Il a toutefois ajouté « mais il est encore possible qu'ils remontent leur production », en parlant des pays producteurs.
L'AIE alerte sur la baisse de l'offre du pétrole
Il faut dire que les marchés pétroliers sont également impactés par la publication du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'informations sur l'énergie (EIA) qui a annoncé une décrue de 1,5 million de barils des réserves commerciales de brut aux États-Unis, après six semaines consécutives d'augmentation.
L'EIA confirme aussi une importante contraction de 5,7 millions de barils des stocks d'essence, soit le reflux le plus brutal depuis début novembre. Les volumes d'essence livrés au marché américain, indicateur de demande, sont restés au-dessus du seuil symbolique des 9 millions de barils par jour.
Robert Yawger, explique que « c'est un très bon chiffre pour cette période de l'année », alors que la saison des grands déplacements aux États-Unis ne démarrera officiellement que fin mai.
La poursuite de la guerre en Russie a aussi tiré les prix du pétrole vers le haut. La multiplication des frappes de drones ukrainiens sur des installations pétrolières en territoire russe, notamment celle de Riazan, à environ 200 km au sud-est de Moscou, provoquant un incendie, a eu son impact sur les marchés.
Tous ces éléments ont donc contribué à la hausse des prix du pétrole. En effet, ce samedi 16 mars, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, est cédé à 85,35 dollars. Quant à son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), est affiché à 81 dollars le baril.