L’instabilité est la principale caractéristique des marchés pétroliers depuis plusieurs semaines. Les prix du pétrole évoluent en effet en dents de scie. Chaque rebond est suivi par des reculs significatifs et le contraire est vrai. Depuis quelques jours, les prix sont sous la barre des 80 dollars.
Toutefois, la situation a changé ces dernières 24 heures. En effet, les cours du pétrole ont connu leur 5e séance de hausse consécutive. Les prix ont même dépassé le cap des 80 dollars le vendredi 9 février. Le baril de Brent, référence du pétrole algérien, était cédé à 81,97 USD et le brut américain West Texas Intermediate à 76 USD.
Les prix ont donc gagné plus de 3 dollars en une séance. Ils enchainent ainsi les gains en raison de la dégradation de la situation en Mer Rouge, mais également en raison de fortes tensions sur les produits raffinés, en particulier le gazole. La progression de 6% des deux variétés de référence de l’or noir sur la semaine tient donc avant tout à des « tensions géopolitiques accrues », explique Sophie Lund-Yates, d’Hargreaves Lansdown.
Plusieurs conflits font flamber les prix du pétrole
Il faut dire que les marchés pétroliers sont impactés par des tensions dans différents continents. En effet, en Amérique latine, le Venezuela, un grand producteur du pétrole, a posté des blindés légers et des navires de guerre dans la zone frontalière avec le Guyana. Ces deux pays sont en contentieux autour de la région guyanienne de l’Essequibo.
En Russie également, la situation se détériore. Des drones ukrainiens ont frappé deux raffineries dans le sud du pays, déclenchant un important incendie sur l’un des deux sites, indique l’agence Reuters. Ces attaques ont réduit la capacité de raffinage de la Russie, grand pourvoyeur de produits pétroliers à l’export.
Il faut ajouter à ces conflits qui impactent l’offre du pétrole et de ses dérivés, le faible rythme de production des raffineries américaines, dont le taux d’utilisation est tombé à 82,4% la semaine dernière, au plus bas depuis 13 mois.
Cette réduction est la conséquence d’un front froid qui a perturbé l’appareil de production américain, début janvier, mais aussi de la saison de maintenance des raffineries, qui intervient traditionnellement en février.
Comme un malheur n’arrive jamais seul pour les consommateurs, la mise hors service de la raffinerie du groupe British Petroleum à Whiting (Indiana), à la suite d’une coupure de courant massive, le 1er février a ajouté des tensions sur les marchés pétroliers, sachant que ce groupe ne prévoit pas de remise en service avant trois semaines.