La banque d’investissement américaine Goldman Sachs a revu à la hausse ses prévisions concernant le prix du pétrole Brent pour l’année en cours et les suivantes. Elle estime que le baril pourrait temporairement atteindre 93 dollars, sous certaines conditions liées à l’évolution de l’offre mondiale.
Les tensions géopolitiques actuelles, en particulier les sanctions américaines contre la Russie et l’Iran, exercent une pression significative sur le marché pétrolier. Washington a renforcé ses restrictions sur les exportations de Moscou depuis janvier, tandis que l’Iran pourrait subir de nouvelles sanctions visant à limiter ses capacités de production et d’exportation.
Le marché du pétrole est sous tension face aux sanctions internationales
Goldman Sachs indique que si les sanctions américaines entraînent une réduction prolongée de l’offre iranienne et une diminution temporaire des exportations russes, le marché pétrolier pourrait connaître un déséquilibre important. La banque évoque un scénario dans lequel la production de ces deux pays reculerait de 1 million de barils par jour, ce qui pourrait pousser le prix du Brent vers 93 dollars.
En parallèle, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) surveille attentivement la situation. Pour l’instant, le cartel pétrolier ne semble pas prêt à ajuster sa production, préférant maintenir son niveau actuel afin d’éviter une surabondance de l’offre qui ferait chuter les prix.
L’incertitude politique aux États-Unis ajoute une pression supplémentaire sur le marché. Le président Donald Trump, qui a toujours cherché à influencer les prix du pétrole, menace d’imposer de nouvelles taxes douanières sur les importations de pétrole. Une telle décision pourrait bouleverser les équilibres et contraindre certains pays à modifier leurs stratégies d’exportation.
Des prévisions contrastées pour 2025 et 2026
Bien que la banque américaine envisage une hausse temporaire à 93 dollars, ses projections à long terme sont plus nuancées. Elle estime que le prix moyen du Brent oscillera entre 78 et 73 dollars en 2025 et 2026, contre une prévision précédente située entre 76 et 71 dollars.
Cependant, un scénario inverse reste envisageable. Si les sanctions venaient à s’assouplir ou si d’autres facteurs entraient en jeu, le prix du Brent pourrait chuter jusqu’à 60 dollars en 2026. Cette hypothèse repose notamment sur l’adoption éventuelle d’un tarif douanier universel de 10 % sur le pétrole, une mesure qui pourrait limiter la compétitivité des producteurs et rééquilibrer l’offre et la demande.
L’évolution du marché pétrolier reste donc incertaine, influencée par des facteurs économiques, géopolitiques et commerciaux. Les traders et investisseurs surveillent de près les décisions de l’OPEP+, ainsi que les orientations stratégiques des grandes puissances économiques, notamment les États-Unis, la Chine et l’Union européenne. En attendant, les fluctuations du prix du pétrole continueront de refléter les tensions internationales, rendant le marché particulièrement volatil pour les mois à venir.