Les prix du pétrole connaissent une nouvelle baisse importante, accentuée par les tensions commerciales mondiales, notamment entre les États-Unis et la Chine. Depuis l’intensification de la guerre commerciale, les marchés s’attendent à une diminution de la demande mondiale d’énergie, ce qui impacte directement le prix de l’or noir.
La situation est d’autant plus préoccupante que la hausse des droits de douane imposée par l’administration de Donald Trump a contribué à l’enfoncement des cours du pétrole. Le président américain a mis en place de nouveaux droits de douane, en particulier sur les produits chinois, qui se voient appliquer une surtaxe de 104%.
Cette mesure a eu un effet immédiat sur les marchés, provoquant une chute des prix du pétrole. À 08H30 GMT (10H30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a chuté de 3,69% pour s’établir à 60,50 dollars, un niveau inédit depuis février 2021. De son côté, le baril de West Texas Intermediate pour livraison en mai a perdu 3,89% à 57,26 dollars, atteignant également son plus bas depuis février 2021.
Des conséquences ne se limitent pas seulement au pétrole
Les impacts de la guerre commerciale ne se limitent pas seulement au pétrole. La Chine, en tant que premier importateur de pétrole, et les États-Unis, en tant que premier consommateur, rendent le marché pétrolier extrêmement sensible aux fluctuations économiques des deux pays. Cette dynamique renforce le scepticisme quant à une désescalade rapide de la situation, comme l’explique John Plassard, analyste chez Mirabaud : « Le recul des prix du pétrole reflète le scepticisme quant à une désescalade à court terme ».
De plus, la décision de l‘OPEP+ d’accroître sa production de manière plus rapide que prévu ajoute une pression supplémentaire sur les prix. Selon Ole R. Hvalbye, analyste chez SEB, « cette combinaison de facteurs crée un cocktail toxique qui alimente les craintes d’un marché pétrolier en surabondance ».
En parallèle, le marché du gaz européen est également touché par les perspectives d’une demande en recul. Le gaz naturel, particulièrement le contrat à terme du TTF néerlandais, a atteint son plus bas niveau depuis septembre dernier, avec une baisse d’environ 4,7% à 34,550 euros le mégawattheure. Cette situation met en évidence les difficultés auxquelles les marchés énergétiques mondiaux sont confrontés, avec un affaiblissement généralisé de la demande.
La guerre commerciale menée par Donald Trump continue d’avoir des répercussions profondes sur l’ensemble des marchés énergétiques, entraînant des baisses des prix du pétrole et du gaz et exacerbant les préoccupations concernant une croissance économique mondiale affaiblie. Les prochaines semaines pourraient apporter des éclaircissements sur l’évolution de la situation, mais les marchés restent très sensibles aux décisions politiques et économiques des grandes puissances mondiales.