En Algérie, chaque semaine amène son lot de blessés et de morts sur les routes. En 2023, les chiffres sur les accidents de la route font froid dans le dos. Un total de 24 751 accidents de la circulation ont fait pas moins 33 995 blessés et 3 628 morts. Cette tendance meurtrière s'est poursuivie les premiers mois de l'année en cours.
Rien pour les mois de janvier, février et mars, 6 462 accidents ont causé 8 506 blessés et 858 morts. Devant cette hécatombe, les autorités comptent durcir les règles d'obtention du permis de conduire et faciliter celles de son retrait. En effet, le commissaire divisionnaire, Ahmed Naït El-Hocine, chargé de la gestion de la Délégation nationale à la sécurité routière, a révélé, le 28 mai, la mise en place d’une stratégie nationale de formation pour revoir le système de conduite en Algérie.
Lors de son intervention à la radio nationale, le responsable a annoncé qu'un arrêté ministériel sera publié prochainement pour définir le programme de formation pour l’obtention du permis de conduire. Le réajustement de ce programme de formation fait suite aux statistiques qui indiquent que 20% des conducteurs impliqués dans des accidents de la route possèdent un permis de conduire depuis moins de deux ans (période probatoire), alors que 50% d’entre eux ont un permis de conduire depuis cinq ans.
Désormais, le nouveau programme de formation devra inclure la mise en place d’un système informatique numérisé. Cela permettra de surveiller le parcours des candidats au sein des auto-écoles qui seront dans l'obligation de respecter la période légale de stage pour la partie théorique définie par la loi.
Le projet du permis à points toujours d'actualité
Les auto-écoles devront se concentrer uniquement sur la formation. Les examens auront lieu dans les centres relevant de la Délégation nationale de sécurité routière. En ce qui concerne le mécanisme de passage de l’examen, il sera également réformé. L'examen se fera via un système « multimédia », où le candidat devra répondre à des questions posées sur un ordinateur en langue arabe, indique Naït El-Hocine.
Par ailleurs, le projet de la délivrance du permis de conduire à points n'a pas été abandonné, selon le chargé de la gestion de la Délégation nationale à la sécurité routière qui affirme qu'il est arrivé à ses dernières étapes. Il devrait être finalisé dans un délai d’un an à un an et demi au plus, indique Naït El-Hocine. Le recours à ce système sera bénéfique pour la sécurité routière, avec un aspect dissuasif consistant à retirer des points, en ce sens qu'il permettra de modifier le comportement des conducteurs, explique ce responsable.