Le changement des habitudes alimentaires en Algérie est à l'origine de beaucoup de fléaux et maladies en Algérie. L'obésité fait partie de ces affections qui touchent de plus en plus d'Algériens. Elle a atteint des proportions alarmantes au point de devenir un sérieux problème de santé publique dans le pays.
En effet, selon des données officielles, l'obésité touche 30% de femmes et 14% d’hommes. Ces proportions peuvent atteindre des niveaux plus élevés à l'avenir. En effet, les spécialistes tablent sur 46% de femmes et 30% d’hommes obèses d’ici 2030 si des mesures concrètes ne sont pas prises.
Le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, s'est exprimé sur cette maladie à l’occasion de l’ouverture des travaux d’une journée d’études sous le thème « Nécessité de l’éducation thérapeutique pour les patients souffrant d’obésité : un défi à relever ». Il a affirmé que « l'obésité est désormais un phénomène omniprésent et alarmant », ajoutant que « les chiffres révèlent une montée rapide de l’obésité, la rendant non seulement préoccupante, mais nécessitant une réponse coordonnée de plusieurs secteurs de la société. »
L'obésité en nette progression en Algérie
Afin de ralentir cette pathologie, le ministère de la Santé compte mettre en place un « plan national de nutrition ». « La création d’un plan national de nutrition vise à changer et corriger les habitudes alimentaires des jeunes générations à travers une série d’actions concrètes, notamment dans les cantines scolaires et universitaires », indique Abdelhak Saihi.
« Ce plan national de nutrition s’inscrit dans une démarche plus large impliquant plusieurs secteurs », souligne encore le ministre qui indique que « des collaborations seront faites avec les autres ministères, à l’image du commerce, de l’agriculture, de l’éducation et de l’enseignement supérieur, avec comme objectif de garantir que les produits alimentaires proposés dans les cantines soient non seulement nutritifs, mais aussi conformes aux recommandations de la nouvelle politique de santé publique ».
« Bientôt mises en place dans les hôpitaux universitaires, les unités de traitement de l’obésité joueront également un rôle clé. En effet, elles auront pour mission non seulement de traiter les patients, mais aussi de participer activement aux campagnes de sensibilisation et à l’éducation thérapeutique des patients », explique Abdelhak Saihi. Ainsi, en plus du « guide de prévention et de prise en charge de l’obésité, lancé en février dernier » et qui « ne suffisait pas à lui seul pour résoudre ce problème complexe », selon le ministre, une « stratégie nationale impliquant plusieurs secteurs dans le cadre d’un programme national de santé » est importante, conclut-il.