Le phénomène météorologique El Niño devrait atteindre la neutralité d’ici l’automne 2024, indiquent les scientifiques. Mais un autre phénomène dont l’impact sur les conditions météorologiques est à l’opposé d’El Niño pourrait bien prendre sa place dans les mois à venir. Il s’agit de La Niña.
La Terre a été impactée, ces derniers mois, par le phénomène météorologique El Niño. Un phénomène associé à une augmentation des températures mondiales arrivé en juin de l’année dernière qui a prolongé son séjour sur notre planète.
« On a passé le pic d’intensité d’El Niño en fin d’année 2023 et on est désormais en phase d’atténuation rapide, comme c’est classiquement le cas dans ce genre de situation… Tous les modèles voient le retour à des conditions normales d’ici au printemps », explique Pierre Bonnin, climatologue à Météo-France.
Il faut dire qu’El Niño a largement contribué à l’augmentation des températures dans le monde entier. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), ce phénomène a atteint son pic en décembre 2023 mais, il doit encore se traduire par des températures au-dessus de la normale jusqu’en mai sur la terre ferme. En raison de ce phénomène, la Terre a connu l’hiver le plus chaud jamais enregistré dans le monde, avec une augmentation de la température moyenne des océans.
Impact sans grandes conséquences sur la météo en Algérie
El Niño va donc s’atténuer avant de disparaitre. Toutefois, un autre phénomène arrive. Il s’agit de La Niña. « 2024 était en bonne voie pour être une autre année très chaude, potentiellement une année record, mais les chances que cela se produise pourraient diminuer si on se dirige très rapidement vers un phénomène La Niña », expliquait Carlo Buontempo, directeur du service sur le changement climatique de Copernicus (C3S).
Il faut dire qu’à l’inverse d’El Niño, La Niña fait baisser les températures mondiales. C’est un phénomène complexe qui va avoir des répercussions sur les schémas météorologiques à l’échelle mondiale. Il a des effets différents selon les zones géographiques : des précipitations accrues dans certaines parties du Pacifique central et occidental, ainsi que dans certaines régions de l’Amérique du Sud, des conditions de sécheresse accrue en Australie ou dans certaines parties de l’Asie du Sud-Est, ainsi que de l’Afrique australe.
En Europe, La Niña n’a généralement que peu de répercussions, puisqu’on s’éloigne de sa zone d’origine (dans l’océan Pacifique tropical). Cet impact ne sera également pas important sur l’Algérie qui est loin de la zone où le phénomène sera très fort. Il faut dire que, selon le météorologue Pierre Bonnin, « la Niña est un phénomène traditionnellement moins marqué qu’El Niño, donc le rafraîchissement qui pourrait survenir sera un peu plus faible ».
De plus, le météorologue explique que le réchauffement climatique atténue encore plus les effets du phénomène La Niña sur la température atmosphérique. Par conséquent, son impact sur les conditions météorologiques devrait être sans grandes conséquences, particulièrement en Algérie.