Le marché noir ou le secteur de l'informel représente une grande partie de l'économie en Algérie. Les sommes d'argent circulant hors circuit bancaire sont faramineuses et en constante augmentation, selon la Banque d'Algérie.
Les experts ne cessent de tirer la sonnette d'alarme : le marché noir, qui gangrène l'économie nationale, s'accroît d'année en année, privant l'État de recettes fiscales importantes. Le ministre des Finances a confirmé ce constat dans une allocution prononcée lors de journées de formation au profit des chefs des inspections des impôts sur « les modalités d’imposition du revenu global », organisées le 13 avril.
C'est dans ce cadre que Laaziz Faid a rappelé l’importance de renforcer le travail de terrain des agents fiscaux pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscales et consacrer l’efficacité en matière de recouvrement fiscal. Il a mis en avant la nécessité, pour les agents fiscaux, de sortir des bureaux et d’aller sur le terrain afin de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales.
Dans son intervention, le ministre a affirmé que les services fiscaux sont « l'une des structures efficaces de l’État » pour lutter contre ces phénomènes. Il a souligné la « propagation croissante » des marchés parallèles dans toutes les régions du pays. Un secteur qui échappe au contrôle de l'État et considéré, par le ministre, comme une « menace pour l’économie nationale, en raison de ses effets négatifs sur les ressources fiscales publiques ».
Le marché noir en constante progression
Laaziz Faid a également insisté devant les agents fiscaux sur l’impératif de contribuer à l’amélioration du climat des affaires en faveur des investisseurs. Il a appelé à redoubler d’efforts pour élargir l’assiette fiscale. L’axe de modernisation des administrations publiques doit être accompagné par une « performance efficace » de l’administration fiscale, a affirmé le responsable.
Il faut souligner que l'argent qui circule dans l'informel a augmenté en 2023. En effet, la banque d'Algérie avait indiqué, au début du mois de février dernier, qu’avec une part de 32,9% du total de la masse monétaire à fin 2023 contre 32,2% à la fin décembre 2022, la circulation fiduciaire hors banques s’est accrue de 8,6% par rapport à la même période de référence.
Le montant de la circulation fiduciaire hors circuit bancaire a atteint 8026,19 milliards de dinars à fin septembre 2023 contre 7392,8 milliards de dinars à fin décembre 2022, indique la Banque d'Algérie. Le niveau de l’argent circulant en dehors de la sphère bancaire est ainsi en constante évolution ces dernières années, malgré les incitations incessantes à intégrer les banques.