Le gouvernement algérien a récemment instauré de nouvelles mesures pour encadrer la circulation des devises, dans le cadre de sa lutte contre le marché noir des devises. La Banque d’Algérie a fixé à 7 500 euros (ou équivalent en devises étrangères) le montant maximum que les résidents et non-résidents peuvent exporter sur une année civile. Cette réglementation, qui remplace l’autorisation précédente par voyage, s’applique aux personnes voyageant à l’étranger.
En parallèle, une obligation de présentation de justificatifs bancaires reste en vigueur. Ce document atteste que les devises exportées proviennent d’un compte bancaire en Algérie. Cette démarche vise à canaliser les devises dans le circuit officiel et à encourager l’utilisation de moyens de paiement modernes, tels que les cartes bancaires internationales.
Modernisation et traçabilité des flux financiers
Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a souligné que cette réforme ambitionne de moderniser les outils de paiement et de sécuriser les transactions financières. En intégrant les devises dans le système bancaire officiel, le gouvernement souhaite réduire les risques liés au transport d’espèces, tout en traçant les flux financiers. Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie globale visant à renforcer la confiance des citoyens dans le système bancaire algérien.
Les détenteurs de comptes devises en Algérie conservent leur liberté d’utilisation des fonds, que ce soit pour des paiements internationaux ou des transferts. Les Algériens de l’étranger ne sont pas affectés par cette réforme. Ils peuvent importer des devises sans limite et les réexporter en présentant les déclarations douanières correspondantes.
Impact sur le marché noir des devises et défis à relever
Ces nouvelles dispositions visent à limiter la dépendance au marché noir des devises, jusqu’ici incontournable pour les Algériens souhaitant voyager. Cependant, leur efficacité reste à prouver. Les fluctuations récentes des taux de change, marquées par une hausse de l’euro et du dollar après une période de baisse, illustrent l’impact partiel des mesures adoptées.
En conclusion, cette réforme marque une étape importante dans la modernisation des flux financiers en Algérie et la lutte contre le marché informel. Toutefois, son succès dépendra de la capacité du gouvernement à maintenir la stabilité économique et à renforcer la confiance dans le système bancaire national. Les prochains mois seront décisifs pour évaluer l’efficacité de ces initiatives.