Le secteur industriel en Algérie connaît des mutations importantes ces derniers mois. Le secteur privé et public font face à certains changements dans la législation. Plusieurs nouveaux textes de lois ont en effet été votés pour stimuler la production et encourager l'investissement en Algérie.
L’Office national des statistiques (ONS) a mené une enquête auprès des chefs d'entreprises des secteurs privé et public en Algérie. Cette enquête a mis en avant les points forts et les points faibles du secteur industriel. Intitulée « Enquête sur la situation et les perspectives dans l'industrie au premier trimestre 2024 », ce travail d'investigation initié par l’ONS « couvre plusieurs domaines non traités par les enquêtes traditionnelles (la demande et la distribution de la main-d’œuvre, la trésorerie et l’équipement) », explique l'office.
Cette enquête « ne les décrit pas de façon quantitative, mais les appréhende à travers un recueil d’opinions des chefs d’entreprises », soulignent encore les initiateurs de ce travail. Concernant l'activité du secteur industriel, les chefs d'entreprises ayant participé à l'enquête ont indiqué que « l’activité industrielle a reculé au premier trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent dans le secteur public. En revanche, elle est restée stable dans le secteur privé ».
« Le niveau d’approvisionnement en matières premières a été inférieur à la demande exprimée selon près de 15 % des concernés du secteur public et est resté égal selon près de la totalité de ceux du secteur privé, ce qui a engendré des ruptures de stocks chez près de 23 % des concernés du secteur public, avec des périodes de moins de 10 jours pour la plupart d’entre eux », révèle également l'ONS.
Les industriels ont également fait face à des coupures d'électricité durant le premier trimestre de l'année en cours. « Près de 20 % des chefs d’entreprises du secteur public et près de 10 % de ceux du secteur privé ont connu des pannes d’électricité entraînant des arrêts de travail, toutefois, inférieurs à 6 jours selon la plupart des concernés des deux secteurs. Par ailleurs, ces derniers déclarent être satisfaits de l’approvisionnement en eau durant ce trimestre », peut-on lire dans cette enquête.
Le secteur industriel rencontre des difficultés à trouver de la main-d'œuvre
Par ailleurs, « la demande en produits fabriqués a reculé selon les chefs d’entreprises enquêtés du secteur public, tandis qu'elle est restée stable selon ceux du secteur privé », souligne cette enquête qui indique que « la plupart des enquêtés déclarent avoir satisfait toutes les commandes reçues et leur subsiste des stocks de produits fabriqués, une situation jugée anormale par près de 67 % des enquêtés du secteur public et normale par plus de 75 % des enquêtés du secteur privé ». Il y a également 25 % des enquêtés du secteur public qui affirment « avoir rencontré des problèmes de transport durant ce trimestre ».
En ce qui concerne la main-d'œuvre, « les effectifs sont restés stables durant ce premier trimestre 2024, tandis que « le niveau de qualification du personnel est jugé suffisant selon la majorité des enquêtés ». Il est à noter toutefois que « 14 % des concernés du secteur public et plus de 6 % de ceux du secteur privé déclarent avoir rencontré des difficultés pour recruter ». Il est aussi important de souligner que « la majorité des chefs d'entreprises publiques et privées déclarent ne pas pouvoir accroître leur production en embauchant du personnel supplémentaire », selon l'enquête de l'ONS.