Entrée en vigueur au 1er janvier 2025, la loi de finances apporte des changements significatifs en Algérie. Parmi les domaines concernés, l’importation des voitures d’occasion et la fiscalité automobile subissent des ajustements notables, reflétant les priorités du gouvernement en matière économique et environnementale.
La réintroduction de l’importation des véhicules de moins de trois ans, autorisée depuis 2023, se voit désormais encadrée par de nouvelles restrictions. L’article 208 impose une incessibilité des véhicules importés pour une durée de trois ans après dédouanement. Cette mesure vise à limiter les pratiques spéculatives qui détournaient les avantages fiscaux. Toutefois, une revente anticipée est possible sous conditions, avec un reversement proportionnel des avantages fiscaux selon le délai écoulé.
Ces dispositions s’inscrivent dans une volonté de réguler un marché en plein essor : près de 10 000 véhicules d’occasion avaient été importés en 2023 pour une valeur de 142 millions de dollars. En 2024, ce chiffre a explosé, atteignant une hausse de 150 % au cours des neuf premiers mois de l’année.
Vignette automobile et réforme de l’IFU
La vignette automobile connaît également une révision majeure, avec des tarifs augmentés pour les véhicules de 10 chevaux et plus. Les montants varient désormais de 10 000 à 25 000 dinars, selon l’âge du véhicule. Cette actualisation, la première depuis 1997, vise à financer l’entretien des infrastructures routières et le développement des projets de transport public. Par ailleurs, une innovation notable est l’introduction d’un système d’achat en ligne de la vignette.
Les automobilistes peuvent désormais régler via les plateformes numériques et présenter un reçu numérique lors des contrôles, simplifiant ainsi le processus administratif. La Loi des finances 2025 précise également les critères d’éligibilité au régime de l’impôt forfaitaire unique (IFU). Les entreprises réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 8 millions de dinars restent concernées, sauf pour certaines activités exclues, comme la location de véhicules ou les agences de publicité. Cette réforme reflète la volonté de l’État de simplifier la fiscalité pour les petites entreprises tout en ciblant les secteurs à fort potentiel spéculatif.
Encadrement des activités liées au tabac
En parallèle, le secteur du tabac voit une hausse de la fiscalité, avec des impôts supplémentaires sur les bénéfices atteignant 20 à 31 %, selon les produits concernés. L’exercice de la distribution est désormais limité aux personnes et sociétés algériennes, dans le cadre d’un renforcement du contrôle de cette activité. Avec ces réformes, le gouvernement algérien ambitionne de renforcer la régulation économique et d’optimiser les revenus fiscaux pour financer les infrastructures publiques.
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