L’économie algérienne est quasi dépendante des exportations des hydrocarbures. Toutefois, diversifier l’économie et l’affranchir de sa dépendance de la rente pétrolière, semblent constituer l’axe majeur de la politique économique actuelle, du moins dans les déclarations d’intention.
En effet, plusieurs secteurs commencent à émerger et rapporter des devises à l’Algérie. Les exportations hors hydrocarbures connaissent ainsi une hausse importante ces dernières années. C’est dans cette perspective que l’Algérie envisage d’exporter des navires de pêche.
Le ministre de la pêche et des productions halieutiques, Ahmed Badani, a indiqué lors du salon international de la pêche et de l’aquaculture qui a eu lieu à Oran, que grâce aux avancées réalisées dans le domaine de la construction de bateaux, le pays devrait exporter ces navires vers l’étranger.
« Des contacts sont établis avec certains pays africains et arabes en vue d’exporter des navires de fabrication algérienne. Un grand intérêt est accordé à ce dossier avec un suivi de la part des missions diplomatiques algériennes pour accompagner les opérateurs économiques activant dans ce domaine dans leurs futures opérations d’exportation », a déclaré le ministre en ajoutant qu’une grande concurrence existe entre les fabricants, ce qui leur a permis de bien progresser dans ce domaine.
Exportation de navires de pêche et mise en place de fermes pour engraisser le thon localement
Par ailleurs, Ahmed Badani a indiqué devant les journalistes que l’Algérie envisage également de créer des fermes pour engraisser localement son quota de thon rouge au lieu de l’exporter tel quel. Il a affirmé que la création de ces fermes va créer de la valeur ajoutée et des revenus supplémentaires en devises.
Le ministre a mis en avant les études techniques avancées liées à l’engraissement du thon en signalant que ce projet nécessitait une grande maîtrise sur le plan technique. Il faut souligner qu’en 2023, l’Algérie a exporté plus de 2000 tonnes de thon alors qu’en 2022 elle n’avait exporté que 1650 tonnes. Ces exportations ont généré en 2023 des revenus s’élevant à 35 millions de dollars, a indiqué M. Badani.
Concernant l’octroi des licences aux navires de pêche, M. Badani a précisé que « tous les ports sont saturés, en raison du nombre important et croissant de bateaux qu’ils abritent ». Le nombre de bateaux est passé de 3 000 il y a 10 ans à 6 000 actuellement, selon les chiffres du ministre qui révèle que « l’aquaculture connaît un développement rapide, notamment en ce qui concerne certaines espèces comme la daurade, le loup de mer, et en particulier le tilapia rouge, dont les alevins et la nourriture sont produits localement ».
