En plus d'être un grand producteur de pétrole et de gaz, l'Algérie veut diversifier son offre énergétique. Elle ambitionne, en effet, de devenir un producteur et fournisseur incontournable d'hydrogène vert pour l'Europe, à travers le projet SoutH2 Corridor. L'objectif est de couvrir, d'ici à 2040, 10 % des besoins du Vieux Continent dans ce domaine. Pour y arriver, le pays est sur une réelle offensive dans ce domaine. Il multiplie les partenariats avec des puissances étrangères.
C'est dans cette perspective que le groupe Sonatrach et Tosyali Iron Steel Industry Algérie ont signé, le 24 juillet, un protocole d’entente qui permettra aux deux parties de conduire conjointement une étude de faisabilité pour produire, en Algérie, de l’hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables.
Ce protocole a été signé, du côté de Sonatrach, par son PDG, Rachid Hachichi, et du côté de Tosyali, par le président du Conseil d'administration du groupe, Fuat Tosyali. « L'hydrogène vert produit, sera destiné pour la fabrication des "aciers verts" au niveau du complexe sidérurgique de Tosyali, un des leaders dans le domaine de la sidérurgie ». C'est ce qu'indique un communiqué de Sonatrach, soulignant que ce protocole d'entente « s’inscrit en droite ligne avec la stratégie nationale de l’hydrogène qui vise notamment à réduire la consommation du gaz naturel et par conséquent, diminuer les émissions de gaz à effet de serre ».
De l'hydrogène vert destiné à la consommation locale
Ce partenariat « donnera un fort signal en matière de substitution des énergies fossiles par l’hydrogène vert dans l’industrie en Algérie », indique encore Sonatrach. Rappelons que l'Algérie est très active dans ce domaine ces derniers mois. Plusieurs protocoles d'entente ont été signés avec des entreprises étrangères et d'autres le seront dans les semaines à venir.
Cependant, la stratégie du pays ne concerne pas seulement l'exportation de cette énergie. La consommation locale est également prise en compte. Le directeur hydrogène et énergies alternatives au Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (Cerefe), Sellami Rabah, avait récemment indiqué que le pays avait pour objectif ambitieux de produire 1,2 million de tonnes destinées à l’exportation d'ici à 2040.
Le même responsable avait souligné qu’une partie significative de cette production, estimée à 300 000 tonnes, serait également réservée au marché local. Ainsi, l'Algérie veut réduire l’empreinte carbone dans des secteurs clés de l’économie nationale, tels que la pétrochimie.