Une étude menée par des chercheurs saoudiens et algériens des universités d’Alger, de Blida et de M’sila met en lumière le potentiel considérable de l’Algérie dans la production d’hydrogène vert.
Intitulée « Advancing green hydrogen production in Algeria with opportunities and challenges for future directions » qui veut dire en français : « Développement de la production d’hydrogène vert en Algérie : opportunités et défis pour les orientations futures », cette recherche explique pourquoi l’Europe s’intéresse particulièrement aux capacités algériennes en matière d’énergie renouvelable.
Les auteurs de l’étude relayée par le journal L’Algérie aujourd’hui, dont les résultats ont été rendus publics le 14 fevrier, indiquent que la géographie et le climat du pays, entre zones désertiques très ensoleillées et littoral tempéré, en font un terrain idéal pour le développement de l’hydrogène vert. L’énergie solaire représente une opportunité majeure, et les capacités de production estimées dans le sud du pays sont particulièrement prometteuses.
Un choix stratégique entre nord et sud pour la production de l’hydrogène vert
L’étude montre que les régions de Tamanrasset et Adrar affichent le plus fort potentiel de production d’électricité photovoltaïque, avec respectivement 33,5 GWh/an et 32,9 GWh/an. Ces niveaux permettent une production d’hydrogène vert de 679 tonnes/an et 668 tonnes/an. À titre de comparaison, les capacités de Tlemcen et Skikda sont plus modestes, avec 29 GWh/an et 26,6 GWh/an d’électricité solaire, soit un rendement en hydrogène de 589 tonnes/an et 539 tonnes/an.
Malgré cet avantage évident du sud en termes de production solaire, les chercheurs recommandent d’investir aussi dans le nord du pays. Selon eux, la disponibilité des ressources hydriques y est un atout majeur, grâce à l’eau de mer et aux stations de traitement des eaux usées qui fonctionnent actuellement à seulement 30 % de leur capacité. Le manque d’eau renouvelable dans le sud impose une gestion prudente de cette ressource, notamment pour l’agriculture.
L’implantation d’infrastructures dans le nord est également justifiée par la proximité des marchés européens et l’existence de réseaux de transport adaptés. Les auteurs soulignent que si le sud offre les meilleures conditions pour la production d’énergie solaire, le nord présente un avantage logistique essentiel pour l’exportation de l’hydrogène vert vers l’Europe.
Un marché européen prometteur
L’étude met en avant la rentabilité de l’hydrogène vert algérien sur le marché européen. Les coûts de production en Algérie, compris entre 1,68 et 2,70 dollars par kilogramme, sont nettement inférieurs à ceux de l’Allemagne (3,11 dollars/kg) ou de l’Australie (2,94 dollars/kg). Avec un prix de vente estimé à 5,6 dollars/kg sur le marché européen, l’Algérie pourrait tirer un bénéfice considérable de cette ressource.
L’étude conclut que le pays dispose d’un potentiel bien supérieur à d’autres nations déjà engagées dans cette transition énergétique. L’enjeu est désormais de mettre en place les infrastructures nécessaires pour tirer pleinement parti de cette opportunité et répondre à la demande croissante de l’Europe en hydrogène vert.