L’Algérie occupe une place stratégique dans le secteur du pétrole et du gaz à l’échelle mondiale, particulièrement en Afrique. Selon les données récentes publiées par l’Agence américaine de l’énergie (EIA), le pays est le deuxième plus grand producteur d’hydrocarbures liquides sur le continent africain, juste derrière le Nigeria. Il est également le premier producteur de gaz naturel en Afrique, confirmant ainsi son rôle majeur dans le domaine énergétique.
L’Algérie, qui dépend largement de ses ressources pétrolières et gazières, voit sa production énergétique largement dominée par ces deux sources. En 2023, la consommation totale d’énergie primaire dans le pays a atteint 73 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), avec une grande part pour le gaz naturel qui représentait 69 % de la consommation, contre 31 % pour le pétrole. Toutefois, la production énergétique primaire du pays a largement dépassé cette consommation, atteignant plus de 170 Mtep, dont 58 % provenaient du gaz naturel indique le rapport de l’EIA.
L’Europe, principal débouché du pétrole et gaz algériens
L’Europe reste de loin le principal marché pour les exportations énergétiques de l’Algérie, particulièrement dans le secteur du gaz naturel. En effet, la majorité des exportations de gaz algérien partent vers le continent européen. Entre 2014 et 2023, l’Algérie a exporté en moyenne 48 milliards de mètres cubes (m³) de gaz par an, avec un pic en 2023 où les exportations ont atteint 52 milliards de m³, dont 18 milliards sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL). Ce sont principalement la Turquie, la France et l’Italie qui bénéficient de ces exportations.
Le pétrole brut, quant à lui, est également largement destiné à l’Europe, qui représente environ 73 % des exportations algériennes. Parmi les principaux destinataires, la France se distingue avec 21 % des exportations de pétrole, suivie par l’Espagne et l’Allemagne. En revanche, l’Asie-Pacifique, bien que moins importante, reste un marché notable pour l’Algérie, notamment la Corée du Sud et l’Inde. Le pétrole et le gaz de l’Algérie, qui proviennent principalement des champs de Hassi R’Mel et de Hassi Messaoud, sont essentiels pour les besoins énergétiques de ces pays.
Les perspectives de l’Algérie dans le secteur énergétique restent prometteuses, mais elles dépendent largement de la relance de l’exploration pétrolière et gazière, ainsi que de la modernisation de ses infrastructures de raffinage. Bien que le pays ait enregistré un déclin de sa production de pétrole ces dernières années, l’Algérie reste un acteur incontournable du marché mondial de l’énergie. La relance de l’exploration, notamment avec les nouveaux appels d’offres pour les blocs d’exploration, pourrait jouer un rôle clé dans la stabilisation de la production à long terme.
La place prépondérante de l’Algérie sur le marché mondial de l’énergie est donc bien ancrée, même si des défis de taille subsistent, notamment en ce qui concerne l’épuisement des gisements matures et la nécessité de renouveler les infrastructures vieillissantes. Les autorités algériennes ont bien conscience de ces enjeux et cherchent à relancer l’exploitation des ressources naturelles pour maintenir la compétitivité du pays sur le marché international.
