L’interruption imminente du transit de gaz russe via l’Ukraine, prévue pour le 31 décembre 2024, ouvre des opportunités stratégiques pour l’Algérie sur le marché énergétique européen. Alors que l’Europe cherche des alternatives fiables pour combler cette éventuelle pénurie, le gaz algérien se positionne comme une solution incontournable grâce à sa proximité géographique et à son statut de partenaire de confiance.
Avec des exportations de gaz naturel en hausse de 26,7 % vers l’Espagne entre janvier et juillet 2024, l’Algérie confirme son rôle de fournisseur clé. Son gazoduc Medgaz et ses exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) lui permettent de répondre rapidement à la demande croissante. L’Espagne, par l’intermédiaire de son opérateur Enagas, affiche sa capacité à réexporter une partie de ces volumes vers d’autres pays européens, renforçant ainsi l’importance de l’Algérie dans l’approvisionnement énergétique régional.
De plus, l’Algérie détient actuellement une part de 45 % du marché gazier espagnol, devançant des géants comme la Russie et les États-Unis. Cette domination offre une opportunité unique pour l’Algérie de consolider son influence et d’étendre ses parts de marché dans d’autres régions d’Europe.
Une stratégie pour répondre à la demande croissante en gaz
Les réserves considérables de gaz naturel de l’Algérie et les projets d’investissement ambitieux de Sonatrach visent à porter la production annuelle à 200 milliards de m³ dans les cinq prochaines années. Une telle capacité permettra de répondre à l’intérêt accru des marchés européens, tout en augmentant les exportations à 100 milliards de m³ par an.
Ce positionnement stratégique est d’autant plus crucial dans un contexte de crise énergétique en Europe. La dépendance limitée envers des partenaires instables pousse les États européens à diversifier leurs sources d’approvisionnement, et l’Algérie, en tant que fournisseur fiable, se trouve bien placée pour combler ce vide.
En diversifiant ses partenariats et en modernisant ses infrastructures, l’Algérie peut exploiter pleinement cette opportunité. Elle pourrait même se positionner comme un acteur clé dans la transition énergétique européenne, en soutenant des solutions plus durables à travers des contrats à long terme et des investissements dans le GNL. Ainsi, la fin du transit gazier russe offre à l’Algérie une occasion unique de renforcer son rôle sur l’échiquier énergétique mondial, tout en stimulant son économie nationale grâce à l’exportation accrue de gaz naturel.