L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié un rapport signalant une augmentation de 2 % de la demande mondiale de gaz naturel en 2025. Cette croissance, bien que plus modérée qu’en 2024 (+2,8 %), est principalement portée par les marchés asiatiques, qui absorberont plus de la moitié de cette progression.
Cette dynamique intervient dans un contexte de tensions persistantes sur les marchés mondiaux, exacerbées par l’arrêt, depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, du transit du gaz russe via l’Ukraine. En dépit d’un rééquilibrage amorcé en 2024, l’offre mondiale reste limitée, notamment en raison des retards dans la mise en service de nouvelles capacités d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL).
Une volatilité des prix du gaz qui perdure
L’AIE prévoit une pression accrue sur les prix du gaz en 2025, en raison d’une concurrence internationale intense pour les cargaisons de GNL. Les pays européens, particulièrement affectés par la crise énergétique déclenchée en 2022, continueront d’augmenter leurs importations pour compenser la perte des livraisons russes.
Ce contexte risque d’entraîner des hausses de prix pour les consommateurs européens, qui subissent déjà des factures énergétiques élevées. En Asie, principal moteur de la demande, les besoins croissants accentueront la compétition, contribuant à maintenir des prix élevés sur les marchés internationaux.
Les États-Unis et le Qatar, deux acteurs majeurs du secteur, prévoient d’ajouter de nouvelles capacités d’exportation de GNL à partir de 2026. Toutefois, ces projets ne suffiront pas à stabiliser les prix en 2025, laissant les marchés sous tension.
Appel à une coopération renforcée
Face à ces défis, l’AIE appelle à une coopération internationale accrue entre les producteurs et les consommateurs. L’agence insiste sur la nécessité de développer des infrastructures fiables et de garantir un approvisionnement énergétique sécurisé.
Un sommet sur la sécurité énergétique mondiale, prévu en avril 2025 au Royaume-Uni, abordera ces enjeux. Les discussions porteront notamment sur les risques traditionnels et émergents liés à la sécurité énergétique, en mettant l’accent sur le gaz naturel.
L’Europe, bien que mieux préparée grâce à des stocks stratégiques et à une diversification des sources d’approvisionnement, demeure vulnérable. La Moldavie, plus exposée que ses voisins européens, nécessitera un soutien accru pour éviter des crises énergétiques.
En 2025, l’équilibre des marchés gaziers dépendra largement de la capacité des acteurs à anticiper la demande et à coordonner leurs efforts. Les tensions actuelles soulignent l’importance d’investir dans des solutions durables pour répondre aux défis énergétiques globaux tout en assurant une transition énergétique cohérente.