L’Algérie est parmi les plus grands producteurs de gaz au monde. Elle dispose de réserves importantes de cette énergie et augmente continuellement ses capacités de production ainsi que ses parts du marché mondial, notamment en Europe. Toutefois, la consommation nationale engloutit une grande part de cette production.
En effet, selon le directeur de l’Efficacité énergétique au niveau du Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE), Mourad Issiakhem, « la consommation nationale de gaz naturel, en 2022, s’était élevée à plus de 51,7 millions de TEP (englobant la consommation directe, les besoins d’électricité et le GPL extrait aux champs), ce qui représentait 54% de la production primaire du gaz naturel, au cours de cette même année, laquelle avait avoisiné les 95,8 millions de TEP ».
Ce responsable qui s’est référé au bilan énergétique national du ministère de l’Énergie et des Mines explique que cette consommation est répartie en une consommation directe, qui avoisine les 27,56 millions de TEP (soit 53,31%), et une consommation dédiée à la production d’électricité qui dépasse les 21,63 millions de TEP (soit 41,84%). De son côté, la production de GPL extrait au champ consomme 2,51 millions de TEP (soit 4,85%).
Consommation effrénée du gaz par les ménages
Ces chiffres de l’année 2022 (qui sont les derniers à être publiés étant donné que ceux de l’année 2023 ne sont pas encore rendus public) révèlent également que la consommation interne de gaz a enregistré une hausse de 5% par rapport à 2021.
Il faut dire que le gaz naturel est l’une des principales sources d’énergie utilisée en Algérie. En effet, en matière de répartition de la consommation nationale globale d’énergie (y compris celle des centrales électriques et des champs pétroliers), le gaz naturel représente 40% de la part de cette consommation, explique Mourad Issiakhem.
L’électricité arrive en deuxième position avec 30%, alors que les produits pétroliers représentent 22%. Le GPL, pour sa part, représente 5% devant le GNL qui est à 0,33%. Quant aux secteurs qui consomment le plus cette énergie, celui des ménages et tertiaires est à 47,5%, les transports à 28,8%. Ces deux secteurs représentent à eux seuls 76,3% de la consommation finale d’énergie. L’industrie pour sa part arrive en 3e position avec 23,7% de la consommation finale.
En raison de cette consommation effrénée de gaz, Mourad Issiakhem préconise d’adopter des comportements en faveur de la rationalisation de la consommation d’énergie, en évitant le gaspillage de cette ressource subventionnée par l’Etat, dans tous les domaines (résidentiel, tertiaire, transport, agriculture, industrie), relevant que le prix du gaz en Algérie « est le deuxième moins cher au monde, après l’Iran ».