Des banques privées devraient voir le jour prochainement. Lors du Conseil des ministres du dimanche 26 janvier 2025, le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune a appelé les opérateurs économiques nationaux à jouer un rôle plus actif dans le développement du secteur bancaire. Cet appel vise à encourager la création de banques privées algériennes pour moderniser le système financier et diversifier les sources de financement, actuellement dominées par les banques publiques.
Lors des discussions, il a été rappelé que 85 % des financements aux entreprises privées proviennent des banques publiques. Cette dépendance aux ressources publiques limite la capacité de l’économie nationale à s’autofinancer. Abdelmadjid Tebboune avait déjà abordé cette question en novembre 2023, déclarant lors d’une rencontre avec des opérateurs économiques que « l’économie nationale doit s’autofinancer sans compter toujours sur les banques publiques. »
Le rôle attendu des banques privées
En invitant les opérateurs privés à investir dans le secteur bancaire, le gouvernement espère voir émerger des banques capables de soutenir l’activité économique, tout en allégeant la pression sur les fonds publics. Cette approche répond à un double objectif : développer une intermédiation bancaire plus dynamique et créer une offre financière diversifiée pour répondre aux besoins croissants des entreprises.
Pour faciliter cette transition, certaines banques publiques, comme le Crédit populaire d’Algérie (CPA) et la Banque de développement local (BDL), envisagent d’ouvrir leur capital à la participation privée. Cette mesure pourrait encourager d’autres initiatives similaires et offrir de nouvelles opportunités d’investissement.
Abdelmadjid Tebboune a également souligné que les banques privées ne doivent pas se contenter de reproduire le modèle actuel des banques publiques, mais doivent innover en proposant des produits adaptés aux entreprises et aux particuliers, favorisant ainsi la croissance et l’emploi.
Réformes dans le secteur des assurances
Outre les discussions sur les banques, le Conseil des ministres a abordé la réforme du secteur des assurances. Le projet de loi révisé en mai 2024 vise à renforcer la souveraineté financière et à améliorer la qualité des prestations. Parmi les mesures envisagées, les propriétaires de compagnies d’assurance devront résider en Algérie, et leurs activités seront soumises à des contrôles réguliers.
Ces réformes s’inscrivent dans une stratégie globale visant à moderniser l’ensemble du système financier. En combinant une réglementation stricte et des incitations pour le secteur privé, le gouvernement souhaite bâtir une économie plus résiliente, capable d’attirer des investissements locaux et internationaux.
En conclusion, l’appel à la création de banques privées et les réformes des assurances traduisent une volonté claire de transformer en profondeur le paysage économique algérien. Ces initiatives pourraient, à terme, dynamiser les investissements et renforcer la compétitivité du pays sur la scène internationale.