Transition énergétique, fin des émissions des gaz à effets de serre, ces derniers temps, ce sont des éléments qui reviennent souvent pour inciter à consommer moins d'énergie fossile, telle que le pétrole, le gaz et le charbon. Considérés par de nombreux experts et pays comme principales cause du réchauffement climatique, ces énergies sont dans le collimateur de plusieurs d'entre eux, notamment les plus développés.
En effet, ces dernières années, nombreux sont ceux qui ont prédit la fin des énergies fossiles. La fin du pétrole est une phrase qui revient souvent. Des spécialistes parlent même du recul de la demande mondiale sur le pétrole dans les années à venir.
Cependant, la réalité du marché va dans un autre sens et la récente crise énergétique qui a fait suite à la guerre en Ukraine est le meilleur exemple de la dépendance de l'économie mondiale aux énergies fossiles. C'est dans ce sens qu'a abondé le secrétaire général de l'Opep, Haitham Al Ghais, dans un article publié par la revue spécialisée Middle East Economic Survey (MEES).
« Après tout, l’Accord de Paris ne vise pas à réduire la demande de pétrole ; il s’agit de réduire les émissions. Il est grand temps que tous les récits reflètent fidèlement cette réalité » estime le SH de l'Opep. Le pétrole, le gaz et le charbon sont, en effet, dans le collimateur, notamment des pays consommateurs de ces énergies.
Rappelons que lors de la 28ᵉ Conférence des Parties (COP28) qui s’est tenue aux Émirats arabes unis, en décembre 2023, une polémique sur les énergies fossiles s'est déclenchée entre les pays producteurs et consommateurs. C'est lors de cette conférence que la question de la sortie des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) a été au cœur des négociations. L’accord final fait état d’une sortie progressive des énergies fossiles afin d’atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
La demande mondiale de pétrole continue d’augmenter
Haitham Al Ghais répond donc aux détracteurs des énergies fossiles en affirmant : « Bien que l’objectif principal de l’Accord de Paris sur le changement climatique soit de réduire les émissions – et non de choisir des sources d’énergie – il semble que cet objectif ait été oublié, remplacé par des discours rigides visant à réduire la demande d’hydrocarbures sans réfléchir aux effets sur la sécurité énergétique, les conséquences socio-économiques. Le développement économique ou la réduction de la précarité énergétique »
Ceux qui parlent de la « la fin du pétrole » ne prennent pas en considération sa demande actuelle et future, indique le SG de l’Opep qui accuse les promoteurs de la sortie des énergies fossiles de pervertir la réalité.
« De telles affirmations, malgré toutes les preuves d’une situation contraire, sont d’autant plus dangereuses qu’elles risquent de favoriser des politiques énergétiques qui alimentent le chaos énergétique. Et si les investissements dans l’offre diminuaient en conséquence, mais que la demande de pétrole continuait d’augmenter, comme nous le constatons aujourd’hui ? », s'interroge Haitham Al Ghais.
« Ce genre de discours oublie que le pétrole continue d’être irremplaçable pour favoriser la prospérité mondiale et maintenir la sécurité énergétique », ajoute encore le SG de l’Opep qui affirme que « la réalité est que la fin du pétrole n’est pas en vue ».
« Le pétrole continue aujourd’hui de représenter près d’un tiers du mix énergétique mondial et la demande mondiale de pétrole continue d’augmenter. L’année dernière, nous avons constaté une croissance de la demande mondiale d’environ 2,5 millions de b/j et l’OPEP et de nombreuses autres agences de prévision prévoient également une croissance significative dans les années à venir » rappelle encore Haitham Al Ghais,