L’Algérie était dans un passé récent l’un des plus grands importateurs du blé français. La situation a désormais changé. La France perd pied et cède sa place à la Russie qui est devenue le premier fournisseur de l’Algérie.
En effet, depuis le changement du cahier des charges pour l’importation de blé, la France en exporte de moins en moins vers l’Algérie. Ces exportations sont même en chute libre. Les données récentes livrées par les Douanes françaises, contenues dans la Lettre Économique d’Algérie, (une publication de la Direction générale du Trésor français) ont, en effet, confirmé ce constat.
Les exportations françaises de céréales, notamment le blé, vers l’Algérie, sont passées de 834 millions d’euros en 2022 à 166 millions d’euros en 2023, soit une chute de 80 % en un an. Ainsi, le blé français est remplacé par celui en provenance de la mer Noire, en particulier par le blé russe.
Le recul du blé français est significatif. Les exportations françaises de céréales vers l’Algérie ont connu, en 2023, leurs pires valeurs durant ces vingt dernières années. De son côté, le blé russe a gagné d’importantes parts du marché algérien durant ces trois dernières années.
Pourquoi les exportations du blé français sont en chute libre ?
La Direction générale du Trésor français explique cette chute des exportations du blé français par deux éléments importants. Le premier est la croissance de la concurrence des blés de la mer Noire, notamment et très particulièrement les blés russes, qui ont envahi le marché algérien avec plus de 2,5 millions de tonnes exportés en 2023 vers l’Algérie, selon le rapport des douanes.
Le deuxième élément est la modification, fin 2021, par l’État algérien du cadre normatif et technique régissant les importations de l’acheteur public, où désormais l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) disposant du monopole des achats de blé, a carrément changé la « trajectoire », selon les douanes françaises.
« Principale composante du poste agricole depuis 2003, les céréales français ont vu leurs ventes nettement reculer de 80 % vers l’Algérie, passant de 834 millions d’euros en 2022 à 166 millions d’euros en 2023 », estime donc ce rapport. Cette forte baisse des exportations françaises de céréales vers l’Algérie a entraîné une forte contraction des expéditions de produits agricoles durant la même période.
Ce recul a eu un impact sur les exportations agricoles françaises vers l’Algérie. « Secteur traditionnellement important des ventes françaises en Algérie, les exportations de produits agricoles (276 millions d’euros en 2023), désormais cinquième poste à l’exportation, enregistrent une évolution négative (-73,1%) par rapport à 2022 », note la Direction générale du Trésor français.