Le marché de change en Algérie, comme plusieurs pays en développement, est caractérisé par l'existence de deux types de marché, le premier type est officiel et le second est qualifié de "marché noir". Entre les deux marchés, le décalage du taux peut atteindre de grandes proportions.
Le taux de change sur le marché noir connaît de nouveaux bouleversements depuis le début du mois de février. En effet, les devises étrangères ont flambé pour atteindre les sommets. L'euro, le dollar américain et le dollar canadien ont battu des records.
Les marchés se sont calmés ces 3 derniers jours, mais ces devises même si elles ont reculé, elles restent à un niveau plus haut de celui avant leur flambée. Ce lundi 12 février, sur les principales places de change au noir, notamment au Square Port Saïd, le marché le plus connu, l'euro s'échange à 239 dinars à la vente et 237 dinars à l'achat. Le dollar américain, de son côté, s'échange à 219 dinars à l'achat et 221 dinars à la vente.
Le dollar canadien, recherché par les Algériens qui ont une communauté importante dans ce pays d'Amérique du Nord, s'échange à 161 dinars à l'achat et 163 dinars à la vente.
La flambée des devises au marché noir va-t-elle tirer les prix vers le haut ?
Les devises étrangères restent relativement stables sur le marché officiel, un marché régulé par les autorités financières du pays qui décident en grande partie de la hausse ou de la baisse de la valeur du dinar selon les conjonctures. Cette stabilité est synonyme de stabilité relative des prix à la consommation qui ne changent donc que selon les règles du marché.
C'est-à-dire que les prix dépendent des prix d'achat sur les marchés internationaux. Des marchés qui connaissent une relative stabilité et un recul de l'inflation ces derniers temps. L'inflation importée devra donc reculer en Algérie. Cependant, une grande partie de l'économie algérienne se trouve dans l'informel. C'est un élément à prendre en considération pour l'inflation de certains produits qui entrent clandestinement en Algérie.
Il faut dire que même sans cette flambée, le marché noir des devises a un impact négatif sur l'économie algérienne. La Banque mondiale indique que le marché noir de la devise perturbe tous les circuits de l’économie, cause de l’inflation, freine l’essor du privé et la croissance économique et décourage l’investissement étranger.
La montée des taux de change des devises étrangères compliquent la situation de ceux qui veulent partir à l'étranger. Les étudiants, les malades ou les simples touristes devront acheter des devises sur le marché noir pour effectuer leur voyage qui leur coûtera plus cher en raison de la hausse des taux.
