Après plusieurs mois de tensions, les relations entre l'Algérie et l'Espagne commencent à se rétablir. En effet, l'Algérie a décidé, il y a de cela plusieurs mois, de nommer un ambassadeur à Madrid et a également autorisé l'importation de certains produits d'Espagne.
Toutefois, ces relations sont loin de leur niveau d'avant la crise qui a éclaté en mars 2022, et ce, suite au changement opéré par l'Espagne dans sa position sur la question du Sahara occidental. Les entreprises espagnoles ont perdu du terrain devant des entreprises européennes, notamment italiennes.
Ainsi, en ce qui concerne notamment la céramique, chasse gardée des entreprises espagnoles en Algérie avant la crise, la situation a changé. Le directeur général de l’entreprise Kerajet, spécialisée dans la céramique, José Vicente Tomás, s'est exprimé sur le sujet dans une interview accordée à El Mundo.
Ce responsable indique avec regret que les entreprises espagnoles trouvent des difficultés à reprendre leur place sur le marché algérien. Pour lui, les autorités espagnoles manquent d’implication pour résoudre les problèmes des nombreuses entreprises impactées par la crise entre l’Espagne et l’Algérie.
Le DG de Kerajet préconise la facilitation dans l'octroi de visas aux Algériens vers l'Espagne
« Nous nous efforçons de reconquérir la clientèle algérienne après le désastre qu’est la rupture des relations économiques. Ce gouvernement a très mal agi et n’a fait aucun travail pour résoudre le problème », déclare-t-il en rappelant que le marché algérien « est un marché très important pour tout le secteur de la céramique ».
Il faut dire que dans plusieurs secteurs, le vide créé par la suspension des échanges avec l’Espagne a profité à des pays comme l’Italie. Ce constat est partagé par José Vicente Tomás qui indique que l’Espagne se montre très stricte concernant les visas et les séjours des Algériens, y compris les hommes d’affaires, comparativement à l’Italie.
Pour concurrencer l'Italie qui prend de plus en plus de parts dans le marché algérien, le directeur général de Kerajet explique la stratégie que l'Espagne doit adopter. « Nous devons être aussi souples que possible. Oui, je demande que l’Espagne facilite la gestion des visas pour l’arrivée des Algériens, en imitant l’Italie. En Europe, nous devons tous y aller ensemble. Il ne peut pas être plus confortable pour un Algérien d’aller en Italie qu’en Espagne, où les visas sont longs et de courte durée. Nous posons trop de problèmes aux Algériens, aux hommes d’affaires qui ont des entreprises qui peuvent acheter beaucoup chez nous », estime-t-il.