« La pollution par les combustibles fossiles provoque un chaos climatique sans précédent », a averti, le 19 mars, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Les énergies fossiles sont dans le collimateur des militants pour le climat, qui sont nombreux à appeler à une transition énergétique.
Toutefois, les énergies fossiles ont encore de l'avenir devant elles, contrairement aux prévisions. En effet, le déclenchement de la guerre en Ukraine a révélé que le monde dépend de ces énergies et en dépendra encore pendant plusieurs années.
Le constat a été confirmé par le PDG de la société saoudienne Aramco, qui a rejeté les prévisions tablant sur un pic de la demande pétrolière à l’horizon 2030. « La demande mondiale de pétrole n’atteindra pas son pic avant un certain temps, les décideurs politiques doivent donc garantir des investissements suffisants dans le pétrole et le gaz, pour répondre à la consommation et abandonner le fantasme d’une élimination progressive des combustibles fossiles ». C'est ce qu'a déclaré Amin Nasser devant les dirigeants du secteur pétrolier et gazier lors de la conférence CERAWeek, qui se tient à Houston, aux États-Unis.
« La demande atteindra un nouveau record de 104 millions de barils par jour (b/j) en 2024. Malgré des investissements croissants, les énergies alternatives n’ont pas encore remplacé les hydrocarbures à grande échelle », ajoute encore ce responsable en affirmant que « tout cela renforce l’idée selon laquelle le pic pétrolier et gazier est peu probable avant un certain temps, sans parler de 2030 ».
Les grandes entreprises des hydrocarbures refusent d'abandonner les énergies fossiles
Le P-DG de la société saoudienne Aramco souligne que « la demande croissante des économies en développement pourrait alimenter la croissance de la demande de pétrole jusqu’en 2045 ». « Les énergies alternatives n’ont pas encore démontré qu’elles peuvent remplacer les hydrocarbures aux besoins ou aux prix actuels », fait-il remarquer.
Il faut souligner que face aux pressions de certaines organisations internationales et gouvernement des pays consommateurs d'hydrocarbures, de hauts dirigeants du secteur pétrolier participant à la conférence CERAWeek se sont opposés ouvertement aux appels à l'abandon rapide des combustibles fossiles, affirmant que la société paierait un coût élevé pour remplacer le pétrole et le gaz.