Étant soumis aux aléas du marché, les prix du pétrole et du gaz connaissent deux trajectoires opposées. Le pétrole traverse une période difficile marquée par les craintes sur le recul de la demande. Les prix de l'or noir ont ainsi dévissé. Les prix du gaz de leur côté continuent à flamber, atteignant leur plus haut niveau depuis le début de l'année.
Ce lundi 19 août, les prix du pétrole ont encore reculé. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, est cédé à 79,03 dollars. Quant à son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), il est affiché à 74,78 dollars le baril. Ces prix ont encore perdu 2 dollars par rapport à la fin de la semaine dernière.
Il faut dire que les craintes autour du recul de la demande chinoise découragent les investisseurs. Les indicateurs sur cette économie ne sont, en effet, pas encourageants, avec le tassement de la croissance dans le pays. John Evans, analyste chez PVM Energy, explique que « les faiblesses du plus grand importateur de pétrole au monde assombrissent les perspectives de la demande ». Il faut dire que le taux de chômage dans l'empire du milieu est inquiétant, notamment en ce qui concerne les jeunes. Ce taux a atteint 17,1%, en juillet, soit son niveau le plus élevé depuis le début de l'année.
Il faut également souligner que l'OPEP prévoit dans son dernier rapport un léger recul de la demande mondiale pour l'année en cours et l'année prochaine. Toutefois, cette baisse ne devrait pas, selon cette organisation, bouleverser les prix.
Pétrole et gaz : deux trajectoires différentes
Il faut dire également que les craintes d'une escalade au Moyen-Orient « se sont un peu calmées, car il n'y a pas de signe de représailles iraniennes contre Israël pour l'instant », souligne Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb. La prime de risque géopolitique a donc baissé malgré une situation toujours préoccupante dans la région.
Par ailleurs, les prix du gaz continuent à flamber. Cette hausse induite par l’escalade des tensions entre la Russie et l’Ukraine, est renforcé par la baisse de l’excédent de gaz accumulé par les pays européens, durant l’hiver. En détail, les prix à terme du TTF néerlandais (référence européenne) ajustés à l’inflation pour le mois à venir ont atteint en moyenne 38 euros par mégawattheure (MWh) alors qu'ils n'étaient que de 26 euros en février.
Ce lundi, les cours de référence du gaz européen ont atteint leur plus haut niveau depuis la mi-décembre 2023. Le gaz se négocie à 43 euros par MWh. Les marchés gaziers sont sous tension en raison des craintes de pénurie d’approvisionnement en provenance de Russie.