La reprise de l’économie mondiale après la crise sanitaire de la COVID-19 a eu un impact positif sur le marché de l’emploi dans le monde. Les chiffres révélés par l’Organisation internationale du travail (OIT) le 12 août révèlent que le taux de chômage des jeunes est à son plus bas niveau depuis 15 ans. Toutefois, des disparités existent toujours selon les régions. En effet, les pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), dont l'Algérie, connaissent un taux de chômage qui est le double de la moyenne mondiale.
Dans son dernier rapport sur le taux de chômage des jeunes, l’Organisation internationale du travail (OIT) relève un taux de 24,4 % de chômage dans la région MENA en 2023 (28 % dans les pays du Moyen-Orient et 22,3 % dans les pays de l’Afrique du Nord), alors que la moyenne mondiale est de 13 %. Un taux qui est le plus bas depuis 15 ans.
« Le ratio emploi des jeunes/population est le plus bas du monde, avec 18,5 % enregistrés en 2023, ce qui souligne les immenses difficultés dans la région pour les jeunes d’accéder à des emplois décents », fait remarquer l'OIT qui souligne que près d’un jeune sur trois dans la région MENA n’est ni en activité, ni en éducation, ni en formation NEET.
« La région est l’une des deux seules du monde jugées en retard sur l’engagement pris dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement, visant à réduire le nombre de jeunes en mal d’emploi ou de formation », indique également le rapport.
Les femmes sont plus nombreuses à ne pas trouver d'emplois
Par ailleurs, ce rapport met en avant les discriminations que subissent les femmes dans cette région. En effet, avec un ratio de deux jeunes femmes sur cinq (soit 44,2 %) en situation de non-emploi, non-éducation et non-formation NEET, le taux de chômage des femmes est deux fois supérieur à celui des jeunes hommes.
« Ces tendances indiquent qu’il est urgent de mettre en place des politiques susceptibles de remettre en cause les normes de l’éducation, de la participation au marché du travail et des responsabilités familiales », préconise l’OIT. Pour l'année en cours, le rapport prévoit même une augmentation du taux de chômage des jeunes qui devrait atteindre 24,5 % en raison « de la baisse de la production pétrolière et de la persistance des conflits ».
La prépondérance du secteur de l'informel a également été mise en avant par le rapport de l'OIT qui indique que si le nombre de jeunes travailleurs ayant obtenu un emploi rémunéré a augmenté au cours des deux dernières décennies, il reste que la grande majorité de ces jeunes travaillent dans ce secteur.