Les échanges extérieurs de marchandises de l’Algérie en 2023 ont présenté une évolution contrastée, selon les derniers chiffres publiés par l’Office national des statistiques (ONS).
L’Algérie a enregistré un excédent commercial de 12,1 milliards de dollars, malgré une baisse de 15,6 % des exportations, principalement composées d’hydrocarbures, et une augmentation de 9,3 % des importations. Le taux de couverture des importations par les exportations a également diminué, passant de 166,2 % en 2022 à 128,3 % en 2023, une tendance inquiétante pour les finances extérieures du pays.
Les exportations algériennes sont largement dominées par les hydrocarbures, représentant 90 % du total, soit 49,3 milliards de dollars en 2023, selon les chiffres de l’ONS. Cependant, les exportations hors hydrocarbures ont baissé de 18,2 % par rapport à l’année précédente, s’élevant à 5,4 milliards de dollars.
Ce chiffre est loin des objectifs fixés par Abdelmadjid Tebboune, qui avait promis 13 milliards de dollars pour 2023 et 29 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures d’ici 2030. Cette situation montre que ces objectifs restent encore inaccessibles, selon les données de l’ONS.
L’impact des importations et la faiblesse des échanges commerciaux avec l’Afrique
Parallèlement, les importations de biens ont augmenté, atteignant 42,7 milliards de dollars en 2023 contre 39 milliards de dollars en 2022. Cette hausse est particulièrement marquée pour les biens d’équipements industriels, qui ont vu leur facture grimper de 38,8 %, totalisant 11,1 milliards de dollars. Les importations de biens de consommation non alimentaires ont aussi augmenté de 20 %, atteignant 6 milliards de dollars. Les produits alimentaires, par contre, ont enregistré une baisse de 4,6 %.
L’Union européenne demeure le principal partenaire commercial de l’Algérie, représentant 34 % des importations et 64,5 % des exportations en 2023. L’Asie, quant à elle, est le deuxième partenaire, mais les exportations algériennes vers cette région ont diminué de 40,6 %. En revanche, l’Afrique reste un partenaire commercial marginal, avec seulement 1,1 % des exportations et 0,5 % des importations à destination ou en provenance de ce continent. Ces chiffres contrastent avec les déclarations gouvernementales qui font de l’Afrique un marché clé pour les exportations algériennes.
Les chiffres révèlent une dynamique complexe dans les échanges commerciaux extérieurs de l’Algérie, où les hydrocarbures continuent de dominer largement les exportations. Cependant, la faiblesse des exportations hors hydrocarbures et la dépendance croissante aux importations signalent la nécessité de diversifier l’économie et de renforcer les secteurs non pétroliers pour garantir la stabilité économique du pays à long terme.