Plusieurs pays africains vont bénéficier de largesse concernant les droits de douane. Le 12 juin 2025, la Chine a annoncé une mesure historique qui pourrait transformer le commerce international avec l’Afrique. Lors de la quatrième édition de l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique à Changsha, le président chinois Xi Jinping a annoncé la suppression totale des droits de douane pour toutes les importations provenant de 53 pays africains. Parmi ces pays, l’Algérie bénéficie de cette exonération, renforçant ainsi ses relations commerciales avec la Chine.
Cette décision s’inscrit dans une dynamique où la Chine cherche à élargir son influence économique sur le continent africain, notamment face à une intensification des tensions commerciales avec les États-Unis. Pour l’Algérie, cette ouverture représente une opportunité stratégique pour booster ses exportations, notamment ses ressources naturelles telles que le pétrole, le gaz et les minerais, qui sont très recherchées par Pékin. Mais au-delà des matières premières, cette mesure pourrait également stimuler la diversification des exportations algériennes, notamment dans les secteurs agricoles et industriels.
L’Algérie, au même titre que 52 autres pays africains, bénéficiera de cette mesure sans précédent. En revanche, le royaume d’Eswatini, en raison de ses relations diplomatiques avec Taïwan, est exclu de cette exonération. Ce geste fait partie d’une stratégie plus large de la Chine visant à renforcer ses liens commerciaux avec le continent tout en s’opposant à l’influence des États-Unis en Afrique.
L’exemption de droits de douanes, une ouverture stratégique dans un contexte de tensions géopolitiques
Cette exonération totale des droits de douane vise à dynamiser les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique. En 2024, les échanges sino-africains ont atteint 295,6 milliards de dollars, confirmant la position dominante de la Chine en tant que premier partenaire commercial du continent. Pour l’Algérie, cette mesure pourrait ouvrir la voie à une augmentation de ses exportations vers la Chine, et notamment dans les secteurs agricoles et industriels. Pékin espère ainsi diversifier les produits en provenance d’Afrique, allant au-delà des simples matières premières, et intégrer davantage de produits à valeur ajoutée dans ses chaînes d’approvisionnement.
Dans un contexte de politique commerciale de plus en plus difficile avec les États-Unis, cette annonce fait écho à un changement de stratégie majeur. En avril 2025, l’ancien président américain Donald Trump avait annoncé une hausse des droits de douane sur certains produits africains, perturbant ainsi l’African Growth and Opportunity Act (AGOA). Face à cette nouvelle dynamique, la Chine semble combler le vide en offrant des conditions commerciales beaucoup plus attractives pour les pays africains.
L’Algérie, en particulier, voit dans cette mesure une réelle opportunité pour dynamiser son secteur économique et mieux se positionner sur le marché asiatique. Toutefois, un défi persiste : l’Algérie devra réussir à diversifier ses exportations et à s’adapter aux nouvelles exigences du marché chinois, notamment en matière de produits manufacturés et transformés. Cette initiative marque donc un tournant dans les relations commerciales entre la Chine et l’Afrique, et représente un test pour les pays concernés dans leur capacité à répondre aux nouvelles attentes de leur grand partenaire asiatique.








